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Tourner la langue sept fois…
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Tourner la langue sept fois…
Le fou tient son coeur sur sa langue. Le sage tient sa langue sur son coeur.»
Héraclite, philosophe grec.
Il faut, en effet, la tourner sept fois dans (et non pas en dehors !) la bouche avant de parler. Le Premier ministre, poussé dans ses derniers retranchements, a laissé échapper qu’il ne peut pas tout contrôler. Ah bon ?! Pourquoi alors rester aux commandes si on ne peut pas diriger son équipe ? Dans la langue de Shakespeare, on pourrait lui conseiller, à juste titre d’ailleurs, : if you can’t stand the heat, get out of the kitchen!
Si Pravind Jugnauth est impuissant contre Showkutally Soodhun ou Kalyan Tarolah, malgré des preuves irréfutables contre ces derniers, il risque de provoquer davantage de secousses au niveau national, précisément en raison de son déficit de leadership (comme brutalement rappelé cette semaine par le président de la Hindu House, qui, lui, n’a pas avalé sa langue !). Si dans le Yerrigadoogate, Pravind Jugnauth n’a eu d’autre choix, devant la Documentary Evidence, publiée par l’express, que de demander à son Attorney General de démissionner, dans les cas Soodhun et Tarolah, il tire visiblement la langue (dans le sens : souffrir dans l’effort).
Nous sommes quand même à une dizaine de jours de la rentrée parlementaire… et le gouvernement Lepep n’a toujours pas nommé son ChiefWhip (Maneesh Gobin ayant pris le relais d’un Yerrigadoo qui a promis, entre deux pleurs, de revenir). Les mauvaises langues disent que les deux remplaçants identifiés pour remplacer Gobin sont tous les deux dans des situations délicates : le premier, après avoir insulté la gent féminine, doit apprendre à tenir sa langue, alors que le deuxième, depuis sa surprenante déposition aux Casernes centrales, a un discours langue de bois, en évoquant un complot (terme à la mode !) politique pour lui nuire.
* * *
Partielle ou pas, Paul Bérenger a jeté un joli pavé dans la mare politique, en affirmant que la joute se jouera entre le PTr et le MMM – les deux seuls partis nationaux en lice en l’absence du MSM. Du coup, en une phrase, il a considérablement nui aux autres partis en lice, en les plaçant dans une sous-catégorie. La riposte la plus émotive est sans doute venue du leader de l’opposition et chef de file du PMSD, qui a imploré au leader du MMM de ne pas se transformer en «béquilles» – comme si les bleus avaient le monopole de ce rôle…
Autre fait notable : les leaders des principaux partis se sont tous donné rendez-vous, vendredi soir, sous le chapiteau de la Sanatan Dharma Temples Federation, le quartier général des Vaish de Maurice. Malgré les lumières chaleureuses de Divali, l’on sentait qu’il n’y avait pas de gaieté de coeur. Pravind Jugnauth, Navin Ramgoolam, Paul Bérenger et Xavier Duval faisaient tout ce qui était en leur pouvoir pour s’éviter, dans un espace exigu. Ce qui a donné des images et situations cocasses. Bérenger et Duval ont été placés l’un à côté de l’autre – et on peut imaginer que ni l’un ni l’autre ne souhaitait cette proximité. Le duel à distance entre Pravind et Navin, arbitré par l’assistance et leur épouse respective, a aussi été un ballet suivi de près. Pour les amateurs de la chose politique, c’était un match entre Liverpool et Manchester Utd avant la lettre…
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