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Ne devenons pas blasés

21 octobre 2017, 15:30

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On l’a bien vu cette semaine : le Divali des uns est aux antipodes du Divali des autres. Ainsi va la vie, avec sa part d’ombre et de lumière et sa gamme de contrastes. Alors que des dames cleaners luttent pour un salaire décent, deux riches fils de Premier ministre se livrent, eux, sur l’autel du Divali, à une âpre bataille au sommet, politisant ainsi à outrance cette belle fête. Le consensus selon lequel les fêtes religieuses ne doivent pas servir de caisses de savon a volé en éclats. Et personne ne trouve rien à y redire…

Mêmement, le ministre mentor, qui est censé incarner la SAJesse en politique, un peu comme un Lee Kuan Yew à Singapour, devient de plus en plus une honte nationale, tant ses discours surprennent. Négativement. Apres avoir affirmé qu’il «pissait» sur ses adversaires politiques, ne voilà-t-il pas qu’il insulte nos frères et soeurs rodriguais : «Ki mo finn vinn la pou bengn zot mwa ?!» et ce, alors que le problème de l’eau se corse à Rodrigues et que lui-même a choisi de conserver le portefeuille rodriguais. Quel mépris ! Mais qui pourra le rappeler à l’ordre ? Le Premier ministre, son fils ?

Autre signe d’une gouvernance qui prend l’eau de toutes parts : la guerre des clans au sein de la police – une police qui a été infiltrée par la mafia et qui est contrôlée par des politiciens.

Au niveau des services publics, ce n’est guère mieux. Le CEB est devenu un instrument politique au numéro 19, alors que la situation à Bagatelle intrigue de plus en plus et l’eau 24/24 demeure un luxe inaccessible...

Entre-temps, le public est désabusé avec le risque de devenir blasé face à la pluie de scandales. On va revoir mardi un Kalyan Tarolah reprendre tranquillement sa place sur les travées, en espérant qu’il range son portable dans sa poche. Certes, il manquera Ravi Yerrigadoo dans l’hémicycle, mais le pauvre, qui n’a pas une assise électorale, a été sacrifié pour la forme. Sur le fond, il n’est toujours pas inquiété, au même titre que Husein Abdool Rahim ou Sylvio Sundanum.

De toute façon, on viendra vous dire qu’il y a complot, et il y aura face aux micros Étienne Sinatambou, qui s’occupe de tout et de rien… Et si c’était lui et son équipe notre catastrophe naturelle ?