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Parti Mauricien Spécial Défoncé (PMSD)
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Parti Mauricien Spécial Défoncé (PMSD)
«Nou pou défons twa kot to kontan !»
Mais dans quel état hallucinatoire était ce Dr Mahmad Kodabaccus pour débiter de telles grossièretés au micro et en public ? Le plus grave c’est que le PMSD n’a pas réagi sur le coup – à l’exception notable de Thierry Henry qui n’en revenait pas alors que d’autres bleus s’esclaffaient de rire en écoutant le vulgaire personnage, archétype des machos qui peuplent bien des partis politiques. Des hommes du passé qui hurlent des insanités au lieu d’articuler des idées ; des tapeurs verbaux qui ne sont pas du tout conscients que le public d’aujourd’hui a évolué (contrairement à eux) et que les propos insultants d’un autre âge sont répercutés et décortiqués, en temps réel, sur les réseaux sociaux et sur les «smartphones».
En fait, aussi longtemps qu’Internet existera, n’importe qui, un jour, «tapera» les mots «PMSD + défons», sera redirigé vers ce triste discours sexiste. Tout comme «fémel lisien» collera à jamais à Ravi Rutnah.
C’est trop facile, après la condamnation unanime des internautes et de la rue, de venir présenter des excuses (un peu comme Rutnah), ou de se mettre en congé politique (un peu comme Tarolah au MSM ou Mico Arunasalon au MP) – mais le mal est fait (tout comme le mâle est défait dans la basse-cour depuis…)
Alors que la speaker Maya Hanoomanjee faisait, à juste titre, l’objet de nombreuses critiques par rapport à sa présidence des travaux parlementaires et à ses business familiaux, le PMSD l’a subitement transformée en martyr politique. Ce qui, politiquement, est du pain bénit pour le MSM – pris dans une spirale d’affaires les unes plus embarrassantes que les autres.
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Aujourd’hui, c’est le dépôt des candidatures au n°18, et les propos vulgaires de Kodabaccus vont immanquablement accompagner le défilé des coqs, qu’ils le veuillent ou non. Ils viennent en fait remettre en contexte le comportement irrespectueux de Xavier-Luc Duval au Parlement face à Maya Hanoomanjee.
Étant hors Parlement, Kodabaccus a pensé pouvoir marquer des points, mais il a été vraiment mal inspiré de cibler Hanoomanjee avec une vulgarité sans pareille. Car il a coulé son propre parti – surtout face aux candidates en lice.
Faute d’enjeu, il faut avouer que la campagne à Belle-Rose–Quatre-Bornes n’intéresse pas grand monde – surtout quand l’on entend le faible niveau des discours politiques et le manque criant d’originalité des candidats. On risque d’avoir donc l’un des taux de participation les plus faibles, en termes de votes, le 17 décembre prochain…
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Il est venu, a conquis beaucoup, et il est reparti – sans heurts, malgré les craintes exprimées. C’est intéressant de voir les réactions, ou le manque de réactions, des politiciens face au Chief Minister d’Uttar Pradesh – présenté, dans certains milieux, comme le successeur de Modi, que ce soit dans les rangs du BJP ou sur le plan national.
La Grande péninsule connaît, comme l’Amérique du Nord et l’Europe, une sorte de repli identitaire, qui radicalise le discours politique. Le Yogi est le produit d’une Inde et d’un monde en mutation.
À Maurice, Shakeel Mohamed a compris que son opinion ne rejoint pas celle de son parti. En revanche, le PMSD a préféré jouer profil bas sur ce sujet sensible, alors que le MSM a fièrement promené le Yogi, surtout dans un contexte où la Hindu House et la Sanatan Dharma Temples Federation se montrent critiques envers le gouvernement. Pravind Jugnauth a plaidé contre la division du peuple et a tactiquement insisté sur l’importance des rapports indomauriciens. C’est toujours mieux d’avoir New Delhi avec soi - que contre soi...
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