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Show-Brino II
Revoilà le protégé angolais d’Ivan Collendavelloo de nouveau projeté sur le devant de la scène parlementaire.
Jusqu’ici tout a été fait, à Maurice comme à l’international, pour empêcher les journalistes de questionner l’intégrité et la réputation du richissime Álvaro Sobrinho – l’homme aux multiples berlines, qui a le pouvoir de mettre les puissants (du jour) dans sa poche, et qui nous a été initialement présenté comme un philanthrope.
Le seul fait que Sobrinho, malgré l’épais dossier contre lui, ait pu avoir l’autorisation de notre Board of Investment (BoI) pour investir massivement dans l’immobilier est en soi révélateur des appuis dont il dispose en Angola comme à Maurice.
Comme d’autres avant et après lui, Sobrinho et son équipe ont essayé de nous faire taire. Le 17 mars dernier, l’avoué Narendra Appa Jala nous a envoyé du papier timbré avec une réclamation de Rs 150 millions, soit l’équivalent de trois villas au luxueux Royal Park. «Plaintiff (Álvaro Sobrinho) avers that the acts and doings of the Defendants (NdlR, dont La Sentinelle et l’auteur de ces lignes) constitute a ‘‘faute’’ and/or negligence and/or imprudence in the circumstances and as a result of which Plaintiff has suffered damage and prejudice which cannot be estimated in monetary terms, but for the sake of the present action, the damages are estimated at Rs 150 million and which the Defendants are jointly and in solidarity bound in law to make good to Plaintiff.»
Ainsi donc, en écrivant sur les berlines de Sobrinho (lire l’édito du 1er mars 2017) et en publiant le courriel envoyé par le Solicitor General (dans notre édition du 9 mars dernier) faisant état d’une entorse à l’article 19 de la Financial Services Act, l’express aurait, selon Sobrinho et ses conseils juridiques, orchestré une «smear campaign» contre le «Gentleman» angolais, si proche de la présidence de la République, et habitué de notre VVIP Lounge.
Pour nous, journalistes, c’était surtout une campagne d’information entamée depuis octobre 2016, malgré les menaces, intimidations du gouvernement et des demandes d’excuses de l’avocat Collendavelloo – qui a vu de ses yeux, vu que de l’honnêteté dans le regard séduisant de Sobrinho. Ce qui a motivé notre ministre à l’encourager à investir ses milliards dans le secteur de l’énergie et dans l’immobilier.
Rafael Marques, un journaliste d’investigation reconnu et respecté en Afrique australe, avait aussi tiré la sonnette d’alarme : il connaît personnellement les origines modestes de Sobrinho et de sa famille et ne comprenait pas comment des politiciens et hommes d’affaires mauriciens défendent Sobrinho ou s’associent à lui sans même le connaître… Interrogé du reste sur le «background» de Sobrinho, notre confrère Rafael Marques avance que «Sobrinho n’a hérité d’aucune fortune. Son père avait un modeste supermarché tout au plus. Tout son argent provient de la Banco Espirito Santo Angola».
Marques avait conclu sur une note qui sonne comme une prémonition ou une gifle de rappel : «On ne comprend pas comment votre présidente de la République et des membres du gouvernement peuvent se retrouver aux côtés de ce monsieur-là. Tôt ou tard, ils vont réaliser le mal que cela va leur faire. Surtout par rapport à leur carrière politique. Mais il sera trop tard.»
Va-t-on tout nous dire, aujourd’hui, au Parlement, sur Álvaro Sobrinho ? Ou va-ton, encore une fois, essayer de noyer le gros poisson… dans un brouhaha ?
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