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Faire la différence

8 novembre 2017, 09:33

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Les rhétoriques sont légion en ces temps de campagne électorale. Il n’y a qu’à tendre l’oreille pour comprendre à quel point ceux qui briguent les suffrages sont souvent déconnectés de la réalité.

Quelles sont donc les attentes de l’électorat de Belle-Rose / Quatre-Bornes ? La question lui a été posée par la firme VERDE dans le cadre d’un sondage réalisé en face à face entre le 10 et le 20 octobre dernier. Les réponses sont très instructives et devraient permettre à la quarantaine de candidats à cette élection partielle de mieux formuler leurs propositions à ceux qu’ils souhaitent représenter à l’Assemblée nationale.

D’emblée, il est important de noter qu’un tiers des personnes interrogées dans le cadre de cet exercice disent n’avoir pas encore pris de décision quant à leur choix de candidats. Un chiffre qui devrait sans doute évoluer à l’approche de l’échéance du 17 décembre.

En revanche, les électeurs savent déjà ce qu’ils attendent de leur prochain député. Le choix sera donc motivé par la vision et le projet du candidat à la députation. Qu’en est-il du vote aux dernières élections générales ? Cette décision, à en croire les sondés, ne devrait pas les influencer.

Toutefois, ils estiment que l’éventuel élu devra se concentrer prioritairement sur trois thèmes centraux : la création d’emplois, le combat contre la pauvreté et la protection de l’environnement. Il convient également de souligner que les votants accorderont leur confiance aux candidats et non pas aux partis qu’ils sont censés représenter.

Cette posture des habitants de Belle-Rose / Quatre-Bornes est tout à fait dans l’ordre des choses dans la mesure où il est considéré que ceux qui se retrouvent aux affaires s’occupent d’abord de leur confort personnel, pour ne pas dire de leur coffre-fort, avant de songer à l’intérêt général. Ce sentiment largement répandu au sein d’une population aux abois se caractérise de plus en plus par le nombre d’indécis.

L’on se souvient qu’avant sa mise à mort, le conseil économique et social avait, dans un rapport, mis en exergue la progression du coefficient de Gini à Maurice. Celui-ci est passé de 0,371 en 2001/02 à 0,3888 en 2006/07. En 2012, il était calculé à 0,413. Cette hausse continue témoigne de l’accroissement des inégalités.

Durant la même période, la pauvreté relative a suivi une tendance similaire dans l’île, indique la Banque mondiale. D’où les revendications de ceux qui se rendront aux urnes dans quelques semaines. Car, en sus de ses quartiers huppés, la circonscription numéro 18 abrite des régions défavorisées ; des poches de pauvreté que les politiques découvrent le temps d’un exercice de porte-à-porte et qui pour certains sont malheureusement très vite oubliées.

Alors pourquoi continuer à subir les discours stériles quand on a le moyen d’imposer SES PRIORITÉS aux candidats ? L’élection partielle est une occasion en or pour démarrer un travail de responsabilisation de la classe politique. Aux électeurs de la saisir pour envoyer un signal fort afin de ne plus être traités comme du menu fretin après les élections. Le gouvernement est certes absent physiquement de cette joute, mais il ne manquera pas de recevoir le message. Le vote de décembre ne sera donc utile que s’il sert à faire la différence !