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Entre la folie et le bouton rouge

5 janvier 2018, 07:25

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Comme un enfant qui fait le clown, avant il nous faisait plutôt rire. Mais désormais Kim Jong-un, avec son bouton rouge au milieu de son bureau, angoisse le monde occidental. Malgré plusieurs sanctions internationales, Pyongyang a testé, avec succès, son sixième essai nucléaire (soit une bombe à hydrogène pouvant atteindre la côte est des États-Unis) en septembre dernier. Cette nouvelle donne non seulement provoque les Américains mais pousse aussi Donald Trump dans une impasse où la seule voie possible pourrait s’avérer… une riposte américaine. Dont les conséquences risquent d’être désastreuses pour le monde entier.

Le bras de fer entre Kim Jong-un et Trump se joue sur toile de fond des élections de mi-mandat aux States, en novembre 2018, qui auront valeur de premier bilan en taille réelle des premiers deux ans de Trump. Comme Bush Jr avant lui, le 45e président des États-Unis, de plus en plus désavoué, pourrait, dans un moment de folie, au lieu de tweeter, recourir à une frappe militaire contre l’un des régimes les plus haïs du monde afin de minimiser les chances d’une raclée électorale par les démocrates. Qui tenteront, eux, de reprendre le contrôle de la chambre des représentants afin de bloquer Trump dans sa folle course à laisser son empreinte dans l’histoire contemporaine – et ce, au détriment de l’image collective des États-Unis, écornée par un Trump qui ne croit pas au multilatéralisme (retrait de l’accord de Paris sur le climat et de l’UNESCO, mis à mal de l’accord sur le nucléaire iranien, position-provocation sur Jérusalem…)

La Chine a, elle, compris le danger d’un leadership faible, qui naviguerait à vue sur les flots de la mondialisation. Elle a renforcé le pouvoir du chef du parti communiste, Xi Jinping, qui est devenu aussi puissant que Mao Zedong il y a 50 ans. Xi a promis une «nouvelle ère» aux «camarades» du parti, qui verra la Chine «prendre une place encore plus centrale sur la scène internationale». Il s’agit de faire de l’Empire du Milieu un État «modérément prospère» d’ici 2035. C’est-à-dire le maintien d’une croissance de 6,5 % par an, avec un doublement du PIB par habitant entre 2010 et 2020.

Pour ceux qui discourent (encore) sur les clivages gauche-droite, il est à noter que Pékin ne cherche pas à imiter, coûte que coûte, le capitalisme à l’occidentale, mais s’applique à créer son propre modèle. Celui-ci inclura certes des réformes visant à favoriser une dose d’économie de marché, mais ces changements seront toujours subordonnés à l’objectif ultime de Xi Jinping : la préservation du parti communiste.

Malgré la discipline de fer de la Chine, c’est l’Inde qui verra son économie croître le plus en 2018. Portée par une croissance moyenne de 7 % depuis 20 ans, malgré quelques revers passagers, l’économie indienne va rattraper celle de la France et celle du Royaume- Uni cette année pour devenir la cinquième puissance économique. Mais le problème indien est connu : cette richesse créée n’est pas redistribuée équitablement. En 2018, un Indien sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. Et dans le haut du panier, 10 % de la population détient plus de la moitié des richesses du pays… comme c’est le cas presque partout où le capitalisme débridé s’est imposé.

Sur le plan européen, les yeux seront rivés sur les conditions attachées au Brexit. Serait-ce un divorce facile ou difficile ? Davantage que les réformes ambitieuses d’Emmanuel Macron, plus d’un surveilleront surtout la progression du populisme (l’Autriche, la Hongrie, la Pologne et la Slovaquie) et le sort de la Catalogne, ainsi que l’élection en Italie.

Sur le plan des loisirs, la Coupe du monde en Russie occupe, d’ores et déjà, nombre de Mauriciens, pendant que d’autres suivront le marché de la marijuana récréative en Californie, où cette activité est devenue parfaitement légale ce 1er janvier 2018. Cela fait du «Golden State» le plus gros marché mondial de l’herbe et ce chiffre anesthésiant : un Américain sur cinq (de plus de 21 ans) peut désormais fumer librement de la marijuana. Avec la légalisation récréative, les ventes devraient représenter, pour la seule Californie, 3,7 milliards de dollars en 2018 et 5,1 milliards en 2019… On devrait conseiller à Anil Gayan, comme ancien ministre de la Santé et présent ministre du Tourisme, s’il n’a pas encore choisi ses destinations 2018, d’y aller faire un tour de prospection. C’est, peut-être, la solution pour combattre la mafia locale, attirer plus de touristes, et, partant, redresser, en partie, l’économie…