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Anfield, invincible et féroce

16 janvier 2018, 07:38

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Dans son malheur, Arsène Wenger aura au moins un motif de satisfaction : Manchester City n’est plus invincible et le record de ses «Gunners» 2004 (invaincus toute une saison) tient toujours bon. Après 30 matches d’invincibilité, dont 18 victoires à la suite, l’ogre «Sky Blue» est donc tombé, les armes à la main, contre une équipe de Liverpool époustouflante.

Les «Reds» ont brisé le mythe naissant. En fin de saison, lorsqu’on remettra ses lauriers au champion Pep Guardiola, toutes les rétrospectives mentionneront ce match de la saison : Liverpool FC 4 Manchester City 3. Si les «Citizens» jouent le meilleur football d’Europe, les gars de la Mersey ont démontré qu’ils pouvaient leur tenir tête.

«What the f… was that ?» a tout simplement dit, à chaud, le manager Jürgen Klopp à un journaliste de NBC après ce match des plus irrationnels. En effet, on aura tout vu pendant 90 minutes. Des «Reds» dévastateurs en attaque et au pressing, un Chamberlain 5 étoiles et un parfait essuie-glace Wijnaldum-Can, Liverpool menant 4-1… Puis une folle remontée, un leader retrouvé, des «Reds» acculés… Pour finalement frôler un match nul à 4-4 ! Merci Klopp et Guardiola pour cette ode au football et ces leçons tactiques.

Le tout saupoudré de fragilités défensives chroniques. «This is Liverpool !» Oui, Virgil van Dijk n’était pas là, ça s’est vu. Oui, Lorius Karius était dans les buts, ça s’est vu aussi, dans ses interventions approximatives. Mais le charme de Liverpool c’est justement de gagner dans la douleur («remember» Dortmund, il y a deux ans, en Ligue Europa). Souffrir jusqu’au bout. Comme cette tête plongeante d’Agüero dans le «Fergie time», balle de 4-4, que les cardiologues interdiront à leurs patients les plus stressés !

Sans Coutinho et Van Dijk, Liverpool a donc fait voler en éclats la rutilante mécanique de Pep. Comme quoi on ne connaissait pas les limites de cette équipe et elle sera peut-être moins prévisible sans son magicien brésilien. Ajoutez à cela l’ambiance du tonnerre d’«Anfield», «féroce» dimanche soir, comme l’a joliment dit Guardiola et on a le fameux «Spirit of Liverpool».

Invaincu depuis 15 ans contre City, «Anfield» n’a plus connu la défaite depuis Stoke, en demifinale de «League Cup», aux tirs au but, en janvier 2017. Mais entre perdre 5-0 contre City ou l’écraser 4-1, il y a un gouffre. Liverpool cultive cette habitude étrange de pouvoir se transcender et se saborder dans le même match. Du football «rock and roll», généreux et branché façon Klopp. Une équipe qui ne sera pas championne au bout du compte, mais qui aura fait vibrer ses disciples.