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L’ouragan Étienne
Si Pravind Jugnauth veut vraiment changer l’image de son gouvernement, outre certains conseillers qui seront virés et des corps parapublics qui seront fermés, il a tout intérêt à ce qu’Étienne-Sinatambou-la-gaffe cesse d’être le porte-parole officiel de son équipe gouvernementale. Le moins qu’il parle, le mieux se portera ce gouvernement qui n’a que deux ans avant de se présenter aux urnes.
Alors que les secours se mettaient laborieusement en place, Sinatambou, qui aime semer à tout vent, a eu cette phrase malheureuse pour les sinistrés qui se trouvaient dans les centres de refuge :
«Chacun aura droit à deux litres d’eau et huit paquets de biscuits. C’est le règlement international.» Cette phrase est vite devenue virale sur la toile et du coup Sinatambou et par ricochet le gouvernement Lepep sont devenus les cibles de toutes les moqueries. «Étienne la ferme !», ou «Sinatambou, marchant biscuits Hanoomanjee».
Le problème avec ce genre de déclaration, c’est le contraste. Il y a un écart, jugé trop grand, entre ces mots ministériels et le train de vie du gouvernement élu par le peuple et qui n’hésite pas à manger les bons petits plats de Jacqueline Dalais alors qu’il offre, toujours avec les sous du contribuable, que l’eau et des biscuits secs – et ne peut pas offrir un matelas à chaque sinistré.
Si le pays, en termes d’infrastructures, n’a pas subi de gros dégâts, c’est, donc et surtout sur le plan politique, que le gouvernement, malgré ses bonnes dispositions, perd des points. En temps de cyclone, alors que l’inquiétude des personnes vulnérables est à son apogée, un gouvernement doit savoir peser ses mots et chercher des formules qui apporteront compassion, réconfort et non pas faire preuve d’arrogance ou d’inhumanité. Avec ses formules à l’emporte-pièce, Sinatambou est devenu le Donald Trump de notre politique. Encore heureux qu’il ne soit pas Premier ministre, vous imaginez la… catastrophe naturelle ambulante ?
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