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J-50
Notre compte à rebours commence dès aujourd’hui. Dans 50 jours, notre pays fêtera ses 50 ans d’Indépendance. Pour vous accompagner jusqu’au 12 mars, nous allons tenter de vous restituer l’ambiance d’il y a 50 ans, en puisant dans nos archives pour ressusciter les sujets évoqués. Aujourd’hui, nous commençons par une success story, celle d’un restaurant quatre-bornais, le Dragon Vert, qui a pris naissance durant la période de braise (voir pages 14-15), alors que le pays était en proie aux bagarres raciales. L’idée est de dévoiler aux jeunes d’aujourd’hui un monde peut-être largement méconnu, pourtant inscrit dans notre histoire et patrimoine communs. À partir d’aujourd’hui, un thème sera traité, chaque jour, sous différents angles dans l’express, votre quotidien – qui a pris naissance en 1963 pour lutter en faveur de l’Indépendance du pays. Un combat, de presque 55 ans, qui demeure d’actualité, de génération de journalistes en génération de journalistes, portant cette même farouche indépendance en bandoulière.
L’histoire est riche et plurielle. Ainsi, avec notre regard de journalistes et notre service d’archives, nous nous intéresserons à plusieurs thèmes, dont les révoltes sociales de 1968 à 2018, la culture, la presse et la politique, l’incivisme, la corruption et les scandales politico-financiers, les vagues migratoires, le coût de la vie, l’évolution des salaires et, bien évidemment, les dynasties qui nous gouvernent. L’express va aussi s’attarder sur l’évolution de la langue créole, avec des mots et expressions qui ont disparu ou sont en voie de l’être et d’autres qui naissent. À cet égard, on évoquera le premier dictionnaire consacré au créole mauricien de Philip Baker (assisté de V. Hookoomsing) et celui d’Arnaud Carpooran, dont la première édition date de 2009. Avec des spécialistes, on parlera de l’enseignement du créole, ainsi que des différentes graphies et des querelles idéologiques qui les sous-tendent, dont la plus récente : Grafi-Larmoni.
Grâce à Internet, on va repousser nos frontières et rapprocher les compatriotes. Nous faisons un appelà la diaspora mauricienne, qui nous suit assidûment et qui vit, certes, loin de leur terre natale, mais tellement près de nos actualités. Avec notre hashtag #moris50ans, nous ouvrirons nos colonnes à nos compatriotes éparpillés sur la mappemonde pour qu’ils nous racontent comment ils vont/veulent vivre les 50 ans d’Indépendance de Maurice. On a créé, à cet effet, une plateforme commune pour que tous les Mauriciens et Mauriciennes de la Terre puissent s’échanger des photos, vidéos, souvenirs, anecdotes, analyses, conseils…
50 ans, l’heure du bilan ? Sans prétendre que l’histoire se répète, certaines situations ressemblent beaucoup à celles que nous vivons aujourd’hui. Cela devrait nous inciter à réfléchir à la fois à leurs causes et aux événements qui en ont découlé, pour remettre, ainsi, en perspective les problématiques actuelles. Par exemple, la démocratie, durablement en crise à travers le monde. La partielle du n°18 nous rappelle que les partis traditionnels ont toujours la peau dure, malgré l’offre de renouveau politique.
Une sève nouvelle de politiciens ? À bien voir, cela ne peut qu’être à l’avantage des électeurs mauriciens. Ces nouvelles voix promettent toutes de faire la politique autrement, même si certaines ressemblent étrangement à celles qu’elles veulent remplacer. Mais force est de constater que ces nouveaux acteurs n’arrivent pas à susciter l’adhésion des indécis.
Mais personne n’est un tout. Le pays ne doit pas être l’otage des politiciens et des dynasties. Nous sommes tous un fragment d’un ensemble plus vaste, d’un environnement stratégique qui impacte, d’une manière ou d’une autre, notre destinée. C’est le Britannique John Donne (1572-1631) qui résume notre situation le mieux : «Aucun homme ou femme n’est une île, un tout, complet en soi…» – (No Man is an Island). Il est donc grand temps de réfléchir plus large. C’est-à-dire à comment sortir de notre préhistoire politique afin d’entrer dans une ère nouvelle, qui serait caractérisée par la libre circulation de l’information, par un nombre limité de mandats pour les dirigeants et par un financement politique, enfin, transparent.
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