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Devancer demain, pas un voeu pieux

12 mars 2018, 11:00

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Devancer demain, pas un voeu pieux

Notre avenir sera un agrégat des visions de tout un chacun. Une vision commune vers ce futur que nous ne connaissons pas tout à fait, un futur, en fait, que l’on soupçonne, que l’on entrevoit, avec sa part de rêves, de rêves fous, inaccessibles aujourd’hui mais peut-être réalisables demain, avec les enfants d’aujourd’hui.

Car notre demain, ce sera le présent des enfants d’au­jourd’hui qui, année après année, passeront de l’étape d’enfant à celle d’adulte et qui décideront de leur avenir.

N’oublions pas que pour devancer demain, il est impé­ratif de comprendre que notre aujourd’hui sera le hier de demain.

La vision de devancer vient avec sa dose de ce qui paraît impossible aujourd’hui, mais qui sera réalisable demain.

On ne construira pas demain rien qu’avec des chiffres et du béton, mais le vrai socle sera la culture, la connaissance, l’effort, la persévérance, le dépassement de soi, le questionnement de tout, le courage de ses convictions, l’abnégation, l’empathie.

Devancer demain se construit aussi sur l’expérience du passé. Mais cela ne suffit pas car, à trop regarder dans le rétroviseur, la tentation de la réplique de ce qui était, peut faire obstacle à ce qui doit être, à l’avancement vers l’avenir qui, lui, requiert de l’audace, l’audace d’oser, oser réfléchir, oser penser, oser croire, oser tout ques­tionner, oser contredire, et surtout oser faire.

N’oublions pas que l’expérience, tout en étant une bonne et riche réserve du vécu, peut être et est souvent un obstacle vers l’avancement, vers l’avenir, vers ce demain, qui comporte certes des incertitudes et des peurs, mais qui est incontournable. Nos 50 ans aujourd’hui nous renvoient à notre naissance d’hier mais les 50 ans à venir, nous ne pouvons que les imaginer.

L’avenir se construit sur des valeurs et le respect des autres. Sinon, il sera impossible, éphémère, incertain, dangereux. Prenons l’exemple d’un avion au décollage. Toutes ses roues sont importantes – l’une flanche, tout tombe. Il en va de même à l’atter­rissage. Un pays est identique. Un pan, une partie, une section de ses enfants qui seraient délaissés, ostracisés, marginalisés et tout flanchera.

L’avenir se construit avec tous ces enfants qui naissent ce jour, qui sont à l’école, au collège et en études et qui seront aux commandes sous peu et à venir. Croyons en eux, donnons-leur toutes leurs chances au-delà des clivages et des petits intérêts médiocres. Ne laissons pas passer les mesquine­ries, les sombres intérêts des petits esprits, les dia­tribes creuses des grandes gueules, les apparences lisses aux esprits tortueux, les méchancetés de ceux qui ne connaissent rien d’autre que de distiller leur venin dans la vie des autres, que d’étouffer leur enfance et leur jeunesse, donc voler leur avenir.

Laissons nos enfants respirer le grand air d’ave­nir, leur avenir. De grâce, ne faisons pas de leur jeunesse une école de la vieillesse, de leur avenir une école du passé, de leur vie une réplique de la nôtre. Laissons-les devancer demain. Léguons-leur une société plus juste, où le partage de la richesse serait plus équitable.

Les chiffres seuls ne suffiront pas à masquer l’inégali­té criante entre les nantis et les laissés-pour-compte. L’accumulation excessive et éhontée de richesses se fera toujours aux dépens de l’appauvrissement révol­tant du plus grand nombre. Régneront alors la peur, l’incertitude et l’insécurité.

Donnons à nos enfants un avenir plus juste, sans excès destructeurs. Offrons-leur un avenir, un demain plus solidaire, plus généreux, plus juste, plus humain. Devançons et construisons demain.