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Il va pleuvoir ?

29 juillet 2018, 14:07

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Depuis qu’il est en selle comme Premier ministre, Pravind Jugnauth est dans une course un peu particulière. En effet, son souhait est que les deux athlètes en piste, dont lui-même, courent dans des directions différentes, ou que l’autre, ayant pris un départ foudroyant depuis début 2015, soit enfin proprement statufié, comme la femme de Loth. Malheureusement, l’autre athlète, c.-à-d. les «affaires», insiste pour courir, toujours vigoureusement, dans la même direction que lui, le perturbant et lui faisant même des croche-pieds. Systématiquement.

La toile de fond va de l’usage abusif des provisional charges à l’épisode de séquestration Dufry, des tentatives de museler (ou même d’arrêter) le DPP à la blague de Gayan sur la méthadone, se poursuit avec Trilochun, Choomka, l’amie Sumputh, le père Bhadain, les fils Dayal et Lutchmee, le voisin Ollivry, le copain Sherry Singh, le magistrat Seetohul, les favoris Maunthrooa et Mungroo, les members Yerriah ou encore Sohun, les filles Hanoomanjee… Par ailleurs, il y aura eu le licenciement intempestif de Megh Pillay, l’Euro Loan de Vishnu, les dérapages de Yerrigadoo, Talorah, Soodhun (propos racistes), le bal kouler de Dayal, les frasques platines de la présidente, les calottes de Sesungkur…

Au taux où ça va, il faudra à ce gouvernement, pour pouvoir seulement devancer les «affaires» à la ligne d’arrivée, un taux de croissance national «lutchmeenaraidooesque» de plus de 5,7 %, un prix du sucre d’au moins $600/tonne sur le marché mondial, un gain de productivité annuel en zone franche d’au moins 10 % en 2018 et en 2019, un salaire minimum de Rs 15 000, une pension de vieillesse frôlant les Rs 10 000, des cataclysmes climatiques sur nos concurrents balnéaires aux Caraïbes, dans le Pacifique, aux Maldives et aux Seychelles; de l’eau, de l’électricité et pour faire bonne mesure, des bajaso bouyant gratuits à toutes les stations de métro, ce qui aurait d’ailleurs le mérite de créer des emplois nouveaux pour dégraisser et nettoyer les rames et les bancs d’attente de notre nouveau système de transport public qui… espère-ton, sera fonctionnel avant décembre 2019 !

Cependant, les controverses ne s’essoufflent toujours pas!

Mentionnons, d’abord, pour cette semaine, le cas des Rs 15 M de Dayal. Une motion de Shakeel Mohamed a permis au Parlement d’en débattre dans la nuit de mercredi à jeudi. Un des arguments principaux de Me Mohamed, citant au moins six précédents, était que sous la section 4 de la Public Officers Protection Act, un citoyen qui s’attaque à une décision gouvernementale doit impérativement, au risque d’être prescrit, le faire sous les 2 ans après les «faits incriminés». Or, Dayal poursuivait le gouvernement en 2000 seulement, soit 14 ans après sa mise à pied dans le sillage de la commission Sik Yuen et du tribunal spécial Lallah ! Personne au gouvernement n’a pu justifier cette «exception». Pire, le gouvernement ne semblait pas être en mesure d’arguer que la compensation de Rs 15 M n’était pas une manière directe de cracher sur les conclusions de deux juges de notre Cour suprême ! En fait, la thèse du gouvernement était qu’ils se sont retrouvés devant un fait accompli, le gouvernement précédent ayant offert Rs 5 M. Ce qui est tout simplement stupéfiant venant d’un gouvernement qui ne s’est pas gêné pour remettre en question d’autres «faits accomplis» comme la BAI ou Betamax, par exemple…, quand cela lui convenait. De toute manière, pourquoi faire de la surenchère et ajouter Rs 10 M ? Et si le licenciement de Dayal était, selon Lepep, un cas de «victimisation politique»

que font-ils de la réputation de Sik Yuen et de Lallah et comment s’y prennent-ils pour le «victimiser», eux-mêmes, dans l’affaire bal kouler ? Il y a des hypothèses pour expliquer, bien sûr. Elles paraissent toutes d’ordre politique… Éliminer un challenger potentiel d’abord ? Le faire taire ensuite pour éviter une partielle ? Quel que soit le scénario, c’est une «affaire» de plus qui dopera la course de l’adversaire.

Puis, il y a eu l’époustouflant épisode de Soodhun, diplomate itinérant présumé pour l’Arabie saoudite, en Afrique ! Comme le fait remarquer notre consœur Touria Prayag, cette semaine, nous ne serions pas à une hyperbole d’exagération près de ce personnage hors norme. N’est-ce pas lui qui disait ne rien devoir à Iframac, puis à Bramwell, ce qui le menait, d’ailleurs, à faire arrêter les Ruhomally, qui l’avaient «citoyennement» dénoncé sur le sujet ? N’est-ce pas lui encore qui trompait sur le nombre de valises transportées par jet privé ou sur le fait que la famille royale saoudienne ne passerait plus désormais ses vacances autre part qu’à Maurice ? Est-il, cependant, seulement concevable que l’Arabie offre un salaire de Rs 17 millions par mois à un étranger, tellement ses talents sont inestimables? L’Arabie a-t-elle négligé de lui demander un morality certificate pour la brique qui lui a, un jour, échappé des mains ? D’un côté comme de l’autre, il est maintenant fait comme un rat, sauf si son bluff marche…

Or, Pravind a maintenant d’autres chats à fouetter avec le rapport Lam Shang Leen… et Teeluckdharry, et Jaunbocus.

Mais, fichtre de fichtre ! QUI donc a bien pu faire le tri et sélectionner tous ces «personnages» pour diriger notre pays ?

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De l’autre côté de la planète, le grand cirque de Trump continue sa tournée. Après avoir prétendu s’être «trumpé» en disant, à propos de Poutine, le contraire de ce qu’il voulait dire, voilà qu’il veut sévir contre les anciens directeurs du FBI, de la CIA et de la NSA, parce que ceux-ci le critiquaient sur ce qu’il a dit plutôt que… sur ce qu’il voulait dire ! Ce qu’il a DIT était pourtant bien critiquable selon sa propre conférence de presse de «clarification», n’est-ce pas ? Enfin… du moins jusqu’à ce que…

Puis surgissait la première des cassettes enregistrées par son avocat, Cohen, qui dépeignait un homme parfaitement au courant, fin 2016, de ce qu’il disait totalement ignorer une année plus tard ! Soit la conspiration pour acheter le silence, à 2 mois de la présidentielle, d’une des nombreuses poules qu’il a consommées. Bref, ce n’est qu’une fausseté de plus ! Selon le Washington Post, il y en a eu plus de 3 000 jusqu’à fin mai 2018.

 Mais le choc particulier de la semaine venait dans son discours à ses partisans au Kansas, où il les invitait à ne plus croire ce «qu’ils voyaient ou qu’ils entendaient» dans les médias et ailleurs et de croire seulement ce que lui et ses représentants diraient. Ça promet ! Quand un menteur invétéré, président de la plus grande puissance au monde, peut en plus zigzaguer d’une «vérité à une autre» selon le forum où il se trouve, et appelle à ne plus regarder, écouter ou croire personne d’autre que lui (qui doit parfois se corriger), on ne peut qu’évoquer la secteTrumpet la «foi» irraisonnée qui va avec ! Et constater que ce petit animal aux grands yeux candides, troublant, gênant, que l’on appelle «les faits», se blottit bien moins souvent dans ses bras que dans ceux de la presse américaine libre, tout de même…!

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 On dirait que le ciel s’assombrit. Il va pleuvoir?