On n’arrête pas le progrès. Sauf à ses propres risques et périls !

On peut imaginer la réaction des palefreniers et des propriétaires de chevaux quand le «cheval vapeur» ou le tramway ont fait leur apparition dans les grandes villes. Imaginez si les autorités avaient alors dit «Non !» On en serait sans doute encore à offrir de l’emploi à des «ramasseurs de crottes de cheval» et les villes sentiraient sans doute bien différemment !

Le progrès est à ce point irrésistible que la voiture qui commençait à remplacer la calèche vers la fin du 19e siècle est aujourd’hui elle-même remise en question par la voiture électrique et bientôt par la voiture autopilotée. Posons ici la question : Faut-il préserver les intérêts des producteurs d’essence et ceux des chauffeurs en livrée… ou avancer ?

Imaginez si les premières réactions aux services de shopping en ligne de Amazon avaient été, non pas celles des consommateurs, c.-à-d. positives, mais celles des magasins déjà installés qui, voyant plus loin, s’y étaient opposés catégoriquement.

Imaginez si les propriétaires de journaux s’étaient dressés contre l’internet au motif que leurs chiffres d’affaires et leurs emplois seraient directement menacés par cette nouvelle plateforme informative.

Imaginez si les propriétaires de cinémas et de radios s’étaient recroquevillés à l’apparition de la télévision et qu’ils avaient, alors, convaincu leur gouvernement de bloquer cette compétition jugée illégitime, voire déloyale…

Imaginez si les opérateurs des paquebots maritimes de ce monde qui assuraient la large majorité des transports intercontinentaux en leur temps avaient organisé une résistance forte au point d’interdire le développement des lignes aériennes qui allaient détruire une partie de leur «gagne-pain».

Imaginez si les chauffeurs de taxi de mon pays réussissent à bloquer le développement des compagnies style Uber (y compris les versions locales) qui ont déjà démontré leur plus grande efficience, charmant ainsi les consommateurs de par le monde…

Ce qui est du progrès ailleurs, pourrait-il vraiment ne pas l’être à l’île Maurice ? Pour quelques votes possibles de plus ?

Si on admettait cela, est-ce sans conséquence pour notre devenir ?