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J’ai honte pour vous !
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J’ai honte pour vous !
Non, ce n’était pas une surprise, certes ! Ce mercredi soir, en découvrant le résultat du match entre le Club M (U23) et le Kenya, je suis resté bouche bée malgré tout ! La première chose qui m’est venue à l’esprit : mais où est donc notre relève ? Nous n’avons pas été battus par le Kenya. Nous avons été massacrés. 5-0 sans pouvoir apporter une certaine opposition ! C’est quand même beaucoup pour une manche aller comptant pour les éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations. Et encore, c’est chez les moins de 23 ans car ils sont censés représenter notre avenir !
Mon ami et collègue Benoît Thomas avance dans son article (paru dans l’express de ce jeudi 15 novembre) que cette déroute est due à l’absence de frottement sur la scène internationale. Il avance que le sélectionneur a été nommé quelques semaines seulement avant cette confrontation. Il dira aussi que la sélection a été mise sur pied de manière très douteuse et que le résultat ne pouvait en être autrement !
Je suis là, stupéfait ! J’essaie de comprendre. Douteuse… euh… je me pose la question ! Ce mercredi soir-là (il est 23 heures), je me suis dit : Je poserai bien la question à Benoît (ce jeudi) pour essayer de comprendre et d’analyser ses propos.
Pour moi, dans ma tête, il était inadmissible qu’en 2018, nous puissions, encore, connaître ce genre de débâcle. C’est une honte pour Maurice. C’est une honte pour tous ceux qui, d’une manière ou d’une autre, sont là pour aider à promouvoir ou faire progresser notre sport roi. J’ai honte pour vous !
J’aimerais bien faire l’impasse sur ce match face au Kenya, car nous ne pouvons pas porter un jugement sur un seul match. De plus, cette jeune équipe ne peut pas être la seule à être blâmée. Eh oui : les coupables devront s’expliquer.
Donc, ce jeudi matin, je me suis empressé d’aller vers Benoît Thomas pour lui demander des explications. J’étais curieux de connaître son opinion même s’il ne souhaitait pas, pour le moment j’imagine, s’engager sur ce terrain miné. C’était, tout le contraire de moi. Car moi, j’étais décidé à bien connaître le fin fond de l’histoire…
Ce mercredi soir, ça ruminait beaucoup dans ma tête. L’instance qui dirige notre football a une grande part de responsabilité dans l’état actuel du ballon rond à Maurice. Il n’y a pas à sortir de là. Les premiers à être blâmés sont bien eux… nos chers dirigeants de la Mauritius Football Association (MFA). Qu’ont-ils fait (vraiment dans le concret) pour propulser le football mauricien vers le sommet ? Et la formation ? Où est notre relève ?
Et dire que dans huit mois nous nous apprêtons à accueillir les Jeux des îles de l’océan Indien (JIOI). La sélection mauricienne (et même toute l’île Maurice) espèrent rééditer l’exploit de 2003 où nous avons engrangé l'or alors que notre pays accueillait les JIOI pour la deuxième fois de son histoire.
J’avais eu une discussion similaire, il y a quelques mois, avec un ancien joueur de la Fire Brigade qui a aussi défendu les couleurs mauriciennes au sein du Club M. Il a été aussi capitaine de Maurice. Pour lui, il n’y a pas de solutions miracles : «Si on veut avoir une équipe compétitive au plus niveau, il faut compter au moins dix ans. Miser sur la formation. Assurer le suivi de la formation. Mettre en place des structures adéquates pour que la formation se passe dans les conditions optimales. Se frotter régulièrement avec des équipes de haut niveau. Bénéficier d’un encadrement soutenu et d’une aide financière par les principaux partenaires : MFA, ministère de la Jeunesse et des Sports, secteur privé et surtout une équipe dirigeante dynamique qui a à cœur l’avancement du football et non leur intérêt personnel (je ne vais pas, ici, m’aventurer, dans ses colonnes, pour dénoncer certaines pratiques douteuses de nos dirigeants. J’y reviendrai peut-être un autre jour quand je serais plus inspiré).
Le plus important pour le moment c’est de comprendre comment nous sommes arrivés à cette situation incommodante. Comment notre football a pu dégringoler de la sorte ? La Ligue professionnelle n’a été que de la poudre aux yeux balancée, ces dernières années, pour éblouir et épater la galerie. Plusieurs millions de roupies jetées par la fenêtre alors qu’on aurait pu investir dans la formation, construire de nouvelles bases, de nouvelles structures pour développer le football chez les jeunes. Redémarrer dès la case départ avec le Centre national de formation, la détection de jeunes dans des institutions scolaires, avoir des formateurs et encadreurs qualifiés pour prendre en main la destinée du football local.
Voilà comment je vois les choses. Et au final, n’ai-je pas raison de dire tout haut ce que les autres pensent tout bas ?
Nos jeunes des moins de 23 ans seront de nouveau en action ce dimanche pour la manche retour des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations. Le match retour aura lieu au stade Anjalay à 15 heures. Espérons que nos représentants s’en sortiront, cette fois-ci, avec les honneurs. C’est toutefois tout le mal que je puisse leur souhaiter…
Ah, au fait, Benoit Thomas m’a finalement expliqué le pourquoi il a utilisé le mot « douteuse » dans son article : « cette sélection des moins de 23 ans a été montée à la va-vite par la MFA afin de participer à cette compétition. Elle n’a jamais communiqué sur cette sélection. Qui sont les joueurs retenus ? D’où viennent-ils ? Mystère… »
Et pourtant, j’apprends ce jeudi matin qu’au sein de la MFA, qu’il y a plusieurs experts de la COM : le secrétaire général lui-même un ancien journaliste (ancien collègue que je salue d’ailleurs), qui se targue souvent d’avoir 15 ans de métier derrière lui et qui semble pourtant avoir oublié les fondements même de la communication. Citons également Mila Motur Sinnasamy, qui, on ne sait par quel processus, a été auréolée du titre de Communication Officer. Nazir Bowud possède, lui, le titre ronflant de Media Officer tandis qu’Oozair Janoo est le P.R.O de la MFA. Ce trio de pseudo-communicants n’a jamais envoyé ne serait-ce qu’un mail à nos confrères journalistes. On se demande même s’ils maitrisent, les rudiments de la langue de Molière ou de Shakespeare.
Oh la la, à ce rythme-là, je crois bien que j’aurais pu écrire un livre sur le football local. Mettons donc un point final à cette chronique qui, je l’espère, ne laissera pas insensible ceux qui se vantent, haut et fort, d’avoir réussi dans leur entreprise ! Comme dirais l’autre : Ceux qui se vantent le plus sont presque toujours ceux qui réussissent le moins.
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