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Gilet d’or
Paris, place Winston Churchill, 18h30. La cérémonie du Ballon d’or se profile et un calme impressionnant règne devant le Grand Palais en ce lundi. Soirée bling bling en vue. Des VIP du football mondial sont en route pour la 68e cérémonie de la plus prisée des récompenses individuelles. Avec strass et paillettes, David Ginola et Martin Solveig.
Saisissant contraste avec les scènes de chaos qui régnaient deux jours plus tôt sur le boulevard adjacent, sur les Champs Élysées. Une colère sourde est montée des entrailles de la capitale française et de tout l’Hexagone, dans une vague de contestation de plus en plus affirmée et violente contre le gouvernement Macron.
Gilets jaunes et casseurs sont entremêlés dans un improbable ballet d’insurrection. Excédés par l’augmentation du coût de la vie, les Français sont partagés. Ils souhaitent que la cause des gilets jaunes aide à régler les problèmes de fond de la société pendant que d’autres appellent carrément à la révolution.
Ce n’est pas exactement le cadre et le contexte auquel on s’attendait pour réaliser la couverture de la 68e cérémonie du Ballon d’or, à quelques mètres d’un Arc de Triomphe vandalisé. Dès lors, c’est un climat de sécurité maximale qui a pesé sur l’événement lundi dernier. La présence intimidante des forces de l’ordre à l’extérieur du Grand Palais avait même quelque chose de… rassurant.
Mais une fois à l’intérieur, un autre monde s’ouvre à nos yeux. On pousse la porte et c’est une autre planète. On passe des gilets jaunes au gilet… d’or. Un accoutrement lumineux qui, du reste, va comme un gant au lauréat 2018, Luka Modric, petit réfugié croate devenu star planétaire. Ah, il en a fait du chemin le meneur de jeu de Tottenham ! L’histoire du foot retiendra qu’il a réussi là où Wesley Sneijder, Xavi et Andres Iniesta ont échoué. Quelle bouffée d’air frais pour ce palmarès, qui remonte à Stanley Matthews en 1956.
Comme l’a dit Kylian Mbappé, beau joueur, en zone mixte après la cérémonie, la victoire de Modric c’est la victoire d’un exemple, du jeu collectif. En effet, un altruiste qui gagne, ça change de l’individualisme qui a primé lors des dix Ballons d’or précédents. De quoi fouetter l’orgueil de Messi et Ronaldo, qui sont loin d’avoir dit leur dernier mot.
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