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Old is Gold: Meet The Master Strategist
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Old is Gold: Meet The Master Strategist
Oubliez les Senior Advisers. Ils ne sont même pas capables d’advise le Premier ministre sur sa tenue vestimentaire lors d’un exercice à la tyrolienne. Le vrai stratège derrière Pravind Jugnauth n’est nul autre que le père Anerood. Ce dernier réalise actuellement l’un de ses plus grands coups en attendant que Pravind Jugnauth soit blanchi par le Conseil privé de la reine en janvier 2019.
Une fois Pravind Jugnauth débarrassé de son boulet de MedPoint, ce sera la ruée vers le Sun Trust. À l’exception du Parti travailliste, d’autres partis tenteront de profiter de l’aubaine pour se positionner et «monter dans la calèche» du MSM. Pour le moment, le MSM semble être plutôt une «calèche cassée», d’où l’hésitation du principal concerné à prendre des engagements fermes en termes d’alliance future. C’est là qu’intervient la brillante stratégie que seul un homme politique de la trempe de sir Anerood Jugnauth pourrait concevoir. Le MSM a dans ce contexte pris deux initiatives pour contraindre ses alliés futurs à prendre position maintenant même et non pas après l’opération blanchiment de Pravind Jugnauth à Londres. Le MMM est invité à soutenir les projets de loi sur la réforme électorale et le financement des partis politiques.
Se croyant en position de force une fois Pravind Jugnauth blanchi, le MSM pourrait bien se passer d’un grand allié exigeant pour se contenter du croupion Muvman liberater d’Ivan Collendavelloo. Les Jugnauth pourraient même, dans la foulée de Londres, tenir des élections générales, profitant de la confusion et des divisions dans l’opposition. Le MMM a sans doute réalisé qu’il serait dans son intérêt de partager le pouvoir avec le Sun Trust plutôt que de passer encore de longues années dans l’opposition. Il est utile de faire remarquer que le MMM, qui fêtera ses 50 ans en 2019, aura passé 39 ans et trois mois dans l’opposition contre seulement dix ans et neuf mois au pouvoir (9 mois en 1982-83, trois ans en 1990-93, deux ans en 1995-97 et cinq ans en 2000- 05). Par contre, le MSM, qui aura 36 ans l’année prochaine, aura exercé ou partagé le pouvoir pendant pas moins de 23 ans.
À quoi le MSM doit-il sa réussite dans l’art de rester au pouvoir ? C’est principalement en raison du talent de stratège de sir Anerood. Toute la stratégie du père Jugnauth est basée sur la promotion des intérêts politiques comme financiers de son parti. Il monte le Sun Trust pour alimenter son coffre de guerre. Quand il apprend que le MMM est sur le point de conclure une alliance avec le Parti travailliste en 1990, se sentant menacé, il agit vite, exploite les faiblesses de sir Satcam Boolell et fait de Jean Claude de l’Estrac, Prem Nababsing et Cassam Uteem ses alliés objectifs pour arracher un arrangement avec les mauves. Au grand dam de Paul Bérenger et de Jayen Cuttaree. Il s’achète ainsi cinq années de pouvoir supplémentaire.
Toujours sur le plan financier, après son retour au pouvoir en 2000, quand deux avocats du parquet, Mes Dhiren Dabee et Asraf Caunhye, se prononcent contre le deal Illovo, le stratège qu’est sir Anerood fait appel à l’expertise de sir Henry Garrioch, un ancien chef juge. Comme devait le révéler plus tard le brillant Jean- Mée Desveaux, l’ancien Senior Adviser de Paul Bérenger, si le deal Illovo donnait au départ deux tiers du gâteau au gouvernement et un tiers aux usiniers, après le move de sir Anerood, le ratio changea de camp pour devenir deux tiers aux usiniers et un tiers au gouvernement.
Le féroce sir Anerood sait aussi utiliser l’arme du… charme pour faire avancer la cause de son clan. Ainsi, son fils débarqué dans le karo kann en 2005 et lui-même bien que président humilié par les travaillistes, il finira par appâter le leader du PTr. Se faisant tout petit et humble, il quémande une faveur spéciale auprès de Navin Ramgoolam pour que ce dernier intervienne dans le cas d’un cousin très spécial. Ému par cette démarche après plusieurs mois d’hostilités, le leader rouge se laisse attendrir, accède à la requête spéciale, rétablit aussitôt la communication avec le président et entreprend des visites hebdomadaires au château du Réduit. C’est ainsi que le clan Jugnauth obtient un deuxième mandat pour le président et le fils est repêché lui aussi à la faveur de l’élection partielle dans le n° 8.
La présidence sécurisée, le fils relancé dans l’orbite, Ramgoolam amadoué, une stratégie fut montée pour la conquête du pouvoir par le MSM, au détriment des travaillistes. MedPoint II fut ainsi activé mais Ramgoolam arracha une alliance avec le MMM. On croyait les Jugnauth morts et enterrés politiquement. Mais toujours fin stratège, comprenant le profond désarroi de l’électorat travailliste hostile à l’idée de céder le poste de Premier ministre (vu comme le vrai détenteur du pouvoir) à Paul Bérenger, avec Ramgoolam lui-même dans le rôle de bibelot présidentiel, sir Anerood concocta la formule Lepep et fit élire même des créatures aussi rocambolesques que Ravi Rutnah et Kalyan Tarolah.
Sir Anerood bouge actuellement ses pions aux termes de sa toute dernière stratégie, c’est-à-dire utiliser le MMM pour donner cinq ans de pouvoir à son fils. Mais auparavant, pour rassurer son électorat qui, comme celui du Labour, est toujours méfiant du MMM et de Paul Bérenger en particulier, il a pour mission de cut down to size le parti mauve. Il est impératif qu’on vienne soutenir Pravind Jugnauth maintenant même, pas après qu’il est devenu zoli garson à Londres. On invite le MMM à suivre la voie tracée par Vikram Hurdoyal.
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