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À nous les pigeons étrangers…
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À nous les pigeons étrangers…
La nouvelle législation sur les étrangers désirant s’installer à Maurice a suscité des réactions négatives, mais les patriotes bienpensants, soucieux de préserver la stabilité de notre société, ne peuvent que saluer l’initiative du Premier ministre, Pravind Kumar Jugnauth (PKJ). Ceux qui cherchent à s’établir à tout prix à Maurice se comptent théoriquement par des centaines de millions. Des étrangers utilisent tous les moyens possibles, honnêtes et malhonnêtes, pour se retrouver sous le ciel mauricien.
L’Attorney General, Maneesh Gobin, a fait allusion au cas d’un Britannique, condamné pour pas moins de 22 délits liés aux mœurs, qui a utilisé un subterfuge pour se faire qualifier pour l’obtention de la nationalité mauricienne. Cela, malgré les objections des autorités locales déjà conscientes de son dossier chargé à l’étranger. Le Britannique, pour contourner l’objection de l’état civil de notre pays, s’est arrangé pour épouser une Mauricienne qu’il a fait venir en Grande-Bretagne. L’homme s’est par la suite installé à Maurice comme pour faire un pied-de-nez aux autorités du pays.
Des événements politiques à l’étranger poussent aussi des gens à s’établir de façon permanente à Maurice. Ainsi, la radicalisation de la politique de l’African National Congress (ANC), parti au pouvoir en Afrique du Sud, cause des inquiétudes chez les Blancs. L’ANC, craint d’être débordé par l’extrémiste anti-blanc Julius Malema, dirigeant du mouvement Economic Freedom Fighters. Malema préconise la nationalisation des mines et des terres des Blancs et lors de ces débordements verbaux, il les menace de violence physique. Cet extrémiste a fini par influencer l’ANC. Dans ce contexte, en raison du climat naturel de Maurice, de l’environnement des affaires, de l’absence de racisme anti-européen et des incitations offertes par le gouvernement, une résidence mauricienne est fortement privilégiée.
Mais ce ne sont pas que de riches sud-africains et européens qui sont tentés par l’aventure mauricienne. La disparition fréquente et régulière de travailleurs bangladais, malgaches et indiens reflète elle aussi la fascination que Maurice exerce sur les pauvres d’Asie et d’Afrique. Pour se protéger d’une éventuelle expulsion de Maurice, ces étrangers cherchent à contracter des mariages de convenance avec des citoyens du pays.
L’apport d’étrangers dans le développement d’un pays est incontestable. À condition que ces étrangers viennent avec des compétences pour enrichir l’économie du pays hôte. Singapour, bien que géographiquement plus petit que Maurice, accueille un grand nombre d’étrangers. Mais Singapour n’est pas envahi par des parasites qui, comme à Maurice, cherchent à profiter du climat, de la joie de vivre (maja-karo) du pays ou encore de ses services sociaux offerts gratuitement. Les étrangers admis à Singapour sont hautement compétents dans différents domaines d’activité humaine.
La législation PKJ aidera certainement à assainir une situation qui échappait au contrôle des autorités et menaçait la stabilité de la société mauricienne. Depuis l’Indépendance même en 1968, un certain équilibre a été trouvé dans l’allocation et la gestion des ressources du pays. Un facteur externe non contrôlé risque de tout bouleverser comme cela s’est passé au Liban, jadis le pays le plus prospère et le plus visité du monde arabe. Le modus vivendi mauricien pourrait être toutefois menacé à la longue par un facteur interne, c’est-à-dire la concentration des richesses et l’appauvrissement de l’énorme classe moyenne.
Bonne décision de protéger le pays des menaces externes de déstabilisation. Toutefois, compte tenu de la culture politique particulière du pays, il n’est pas à écarter que certaines personnes occupant des postes névralgiques ou leurs agents ne tentent d’exploiter les nouvelles dispositions légales pour soutirer de l’argent d’étrangers déjà établis dans le pays. Il suffit de leur faire accroire que les autorités ont découvert de nouveaux faits qui prouveraient qu’ils ont violé la loi sur l’immigration et qu’ils pourraient être expulsés du pays. Bien sûr, on pourrait toujours trouver une solution moyennant une «contribution».
C’est un fait connu qu’à Maurice de petits malins s’activent à «ramasser» des contributions prétendument de la part de puissants chefs en vue de l’organisation de grands rassemblements ou même d’élections générales. Si on n’est pas vigilant avec la nouvelle loi, ce sera la fête des grands courtiers. Avec une épée de Damoclès suspendue sur sa tête, serait bien intrépide l’immigrant résistant à une sollicitation de contribution financière.
Car même quand tous les papiers sont en règle et qu’on ait suivi à la lettre toutes les procédures nécessaires, un petit malin pourrait bien découvrir un pépin qui risque de conduire le résident étranger vers l’aéroport en vue de son expulsion par le premier vol disponible. Les étrangers apprennent le créole bien vite. Comprendre la signification de la phrase «désann lor pié» pourrait aider à éviter des ennuis.
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