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Leçons du foot anglais

11 mai 2019, 07:30

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Les Mauriciens sont si passionnés de foot que la politique politicienne de chez nous passe en deuxième position ces temps-ci. Tant mieux ! Même ceux qui ne s’intéressent pas vraiment au foot, comme l’auteur de ces lignes, ont été impressionnés par les remontada’s de Liverpool et de Tottenham Hotspur, ou par le fait que c’est la première fois que quatre équipes anglaises se retrouvent dans les deux finales européennes. Pétards, larmes de joie, incapacité à dormir après le match, l’émotion est palpable au bureau, dans la rue, sur la Toile.

À mes yeux de profane, cela dépasse le cadre du football, et c’est à marquer d’une pierre blanche, surtout sur cette toile de fond du chaotique Brexit : alors que le peuple britannique a voté pour la sortie de l’Europe, les clubs de foot, eux, s’accrochent plus que jamais au vieux continent, comme signe d’un destin qui ne veut pas s’accomplir.

C’est sûrement en raison de cela que l’exploit des Reds a inspiré le Parlement britannique. «Liverpool nous montre que lorsque tout le monde dit que tout est fini, que votre adversaire européen vous a battu, que le temps presse, qu’il est temps d’admettre la défaite, en fait, nous pouvons toujours obtenir un succès si tout le monde se rassemble», a soutenu Theresa May. De son côté, Jeremy Corbyn a conseillé au gouvernement de May de «prendre des conseils auprès de Jürgen Klopp sur la manière d’obtenir de bons résultats en Europe».

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 En football, contrairement aux chiffres soi-disant record de Mauritius Telecom, le score est sans appel, et on ne peut pas se livrer à une interprétation du gain (ou du profit). Les buts sont scorés devant les caméras du monde entier. Pour revenir à Mauritius Telecom, un comptable au regard critique, qui n’avale pas tout ce qu’on lui présente, pourrait toujours avancer que «for year ending December 2014, Sherry Singh himself produced the figures in June 2015 to show a dip for that year. Net profit after tax of Rs 992 million. In 2010, 2011, 2012, 2013 net profit was Rs 1,7 billion, Rs 1,86 billion, Rs 1,80 billion, Rs 1,43 billion respectively. Under his watch 2015, 2016, 2017, 2018, net profit was Rs 1,02 billion, Rs 1,20 billion, Rs 1,4 billion and Rs 1,30 billion. He claims now that the Rs 1,3 billion is a record profit ! Adding in small letters...since 2014 and states that it is 47 % higher than when he started.»

Un commentateur de foot anglais aurait sûrement dit de Sherry Singh : «He is bragging about breaking his own performance which is much lower despite the fact he is simply reaping the benefits of past investments.»

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Autre cas nébuleux, contrairement au football, où le jeu se joue sur le terrain, et non pas dans les coulisses : l’affaire BAI relancée par le surprenant duo Roshi Bhadain et Laina Rawat (digne union du lapin et de la carpe). Le plus enrageant c’est que ni le MSM, encore moins le MMM, ne réfute les chiffres mis en avant sur l’estrade politique. C’est comme si tout le monde avait goûté au fromage d’un match truqué mais qu’une fois mis sous les projecteurs tout le monde se tait, y compris Monsieur Propre (Paul Bérenger)...

On a aussi l’impression que tout le monde oublie que la BAI était devenue similaire à un Ponzi. Il n’y a qu’à lire le rapport nTan pour s’en convaincre, au lieu de suivre le jeu malsain des politiciens dont plusieurs méritent un carton rouge.

En attendant, les fans mauriciens de Liverpool en particulier, ou du foot britannique en général, se contrefichent de nos politiciens locaux et/ou du dossier Chagos. Le plus important pour eux, pour le moment du moins, c’est que Klopp has returned English football to the English...