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Pension : évitons de faire faillite
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Pension : évitons de faire faillite
État-providence pour les riches aussi ? C’est un sujet éminemment politique et sensible. Depuis 2015, le gouvernement des Jugnauth refuse de préciser sa position sur un éventuel ciblage pour les prestations sociales. Pourtant, Thierry Lagesse, ou n’importe quel autre compatriote qui vit confortablement, serait d’accord avec nous : la logique pour notre pays serait de limiter la pension de vieillesse à ceux qui sont vraiment dans le besoin.
Les chiffres indiquent que la Basic Retirement Pension représente un peu plus de 30 % de la somme totale des prestations sociales. Les pays qui ont une population vieillissante savent bien qu’un régime de pension qui soit universel n’est pas durable. Chez nous, certains spécialistes avancent que le système, si rien n’est fait pour changer la donne, va tout bonnement s’écrouler dans 25 ans. Malgré cela, pire que l’immobilisme ou le manque de courage politique, l’on note avec effroi que ce gouvernement compte aligner la pension de vieillesse sur le salaire minimum – quitte à plomber davantage les finances, déjà dans le rouge, de l’État.
Dans le passé, alors qu’il était un Premier ministre bien plus présent, dans un précédent régime, sir Anerood Jugnauth, alors à la tête du gouvernement MSMMMM, avait osé imposer un seuil de revenus qui excluait les riches de la BRP – dans une tentative, précisément, de garantir la survie du système. Mais en 2005, quand le PTr a repris le pouvoir, on est retourné, sur ce dossier des pensions, en arrière. La réforme avait été annulée – et le plan universel réinstauré. Les Rouges disaient à l’époque qu’il ne fallait pas faire de discrimination ! Dans la même foulée, les travaillistes avaient étendu l’âge de la retraite à 65 ans. Créant, par là même, deux catégories, dont l’une touchant de gros salaires jusqu’à l’âge de 65 ans, tout en touchant une pension de vieillesse non contributive !
En 2040, on prédit que les dépenses liées au paiement de la pension universelle atteindront quelque 11 % du PIB.
Aujourd’hui, pour éviter à la nation de faire faillite, il nous faut du courage politique – ce dont nos politiciens ne sont manifestement pas capables – préférant annoncer des mesures populistes pour séduire toutes les franges de l’électorat, qui ne se rend nullement compte que nous sommes en train d’hypothéquer l’avenir de nos enfants qui auront alors à gérer un pays surendetté.
Au lieu d’augmenter la pension de vieillesse, Pravind Jugnauth aurait dû brandir le ciblage et, ainsi, éliminer le gaspillage. Car si on veut vraiment aider les pauvres, pourquoi aussi aider tous ces millionnaires et milliardaires de Maurice ?
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