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Jeux des îles, Jeux désillusions

21 juin 2019, 10:25

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Le «paralell thinking» derrière le clip-flop des JIOI, n’est que le haut d’un iceberg qui a pour nom la force de l’argent et la puissance des connexions politiques. Et c’est de cela qu’agonise actuellement les jeux des îles de l’Océan Indien. L’organisation de ces jeux montre non sans cruauté notre descente vers un délitement des esprits. Comme la ridicule mascotte, d ‘une ringardise absolue dont on ne sait même pas comment prononcer le nom et qui est supposée représenter l’esprit du pays et des jeux.

C’est notre Maurice d’aujourd’hui. Capable de trouver et surtout de dépenser Rs 4 milliards pour un stade dont la construction précipitée ne servira à rien sauf à lancer un chantier ou circuleront des milliards. Mais incapable de toucher le cœur des mauriciens, incapable de réveiller en eux cette émotion partagée qui soude les peuples. Un événement qui dégage plus une ambiance de fête des morts que de Toussaint.

Quelques vagues souvenirs d’une émotion se réveillent en moi. En Aôut 1985, rentrant à Maurice après avoir vécu une année à l’étranger, je retrouvais une île enflammée par la passion du sport en transes devant ses athletes. Des drapeaux sur les maisons, des familles entières hurlant de joie devant les prouesses de nos footballeurs. Rarement avais-je vu un pays aussi uni par un événement. L’impression réelle, presque palpable d’avoir progressé et de se rapprocher doucement vers une cohésion nationale. Le chef d’orchestre s’appelait Michael Glover. Un homme passionné, connaissant son sujet et qui a insufflé à toute une nation son amour du sport. Et dont le but premier était de faire du sport un élément de passion unificatrice. 

Plus de 30 ans après ces jeux nous voilà, avec nos milliards ou plutôt leur milliards, incapable de susciter passion, ferveur et unité. Il n’y a que ce que l’argent peut offrir qui nous est dorénavant accessible.

Nous voici devant une fête du sport dévoyée et à bien voir, qui représente symboliquement ce que notre pays fait de pire.

Le stade de Côte d’or en est l’illustration parfaite. 

Ces jeux sont déjà une faillite. Mais sont surtout une immense tristesse pour les centaines d’athlètes qui au prix d’énormes efforts et sacrifices vont finalement servir, malgré eux, de couverture à ceux qui préfèrent de loin les jeux d’argent.

Et qui n’attendent aucune médaille à se mettre au cou, ayant déjà obtenu leurs récompenses bien avant que ne débutent les jeux.