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Excès de confiance chez Pravind Jugnauth

29 juin 2019, 07:42

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En s’attaquant violemment au MMM lors du summing-up des débats sur le Budget, Pravind Jugnauth a trahi un excès de confiance sur la capacité de son parti, le MSM, de remporter les prochaines élections générales.

Pourtant, tactiquement, il était dans l’intérêt de Pravind Jugnauth de laisser planer une petite possibilité que son parti et le MMM fassent cause commune aux élections. Par une telle approche, le MSM tiendrait en laisse le ML d’Ivan Collendavelloo. Un ML qui manifeste souvent des velléités de gourmandise (après tout, government is government) et un yen particulier pour les projets énormes dont la turbine à gaz, le contrat de fourniture d’électricité avec Alteo et encore le projet d’incinérateur de Veolia au cœur même de Riche-Terre. En brandissant la menace d’un arrangement éventuel avec le MMM, Pravind Jugnauth réduit à leur juste valeur les prétentions surdimensionnées de chihuahua.

Toujours dans le domaine du marchandage pré-électoral, la jeune fille PMSD en quête d’un bon «galant» qui fait des clins d’œil tant au MSM qu’à Navin Ramgoolam apprendrait à ne pas se montrer trop ambitieuse du côté du Sun Trust car l’option MMM est toujours là. Or, Pravind Jugnauth a volontairement abandonné des cartes tactiques, convaincu sans doute du potentiel de son parti de remporter la victoire sans passer par des arrangements hétéroclites. D’où ce rejet brutal du MMM.

L’excès de confiance de Pravind Jugnauth pourrait être expliqué par un certain nombre de facteurs. Au fait, sur le plan politique et électoral, le leader du MSM n’a aucun concurrent direct outre Navin Ramgoolam. Il serait persuadé que Navin Ramgoolam a été assez endommagé par les affaires coffres-forts et Roches-Noires pour pouvoir convaincre les Mauriciens à lui donner un nouveau mandat. Le leader du MSM sait qu’un changement de leadership chez les Rouges pourrait ne pas avoir de conséquences désastreuses pour ce parti. Paradoxalement, même si Navin Ramgoolam se retire du leadership pour le confier à Arvin Boolell, la direction du MSM accueillerait avec joie un tel changement car cela ferait leur jeu dans le contexte d’une stratégie communalo-castéiste.

Si l’élection partielle de Belle-Rose– Quatre-Bornes du 17 décembre 2017 devrait servir de leçon, on comprendra que le MSM n’avait pas présenté de candidat et que le candidat travailliste l’emporta haut la main malgré les tentatives des adversaires d’exploiter le facteur Ramgoolam. Les dégâts supposément subis par Navin Ramgoolam ne furent donc pas néfastes aux chances des travaillistes lors de cette élection partielle. Les stratèges du MSM ont pris en considération ce facteur au n°18. D’où la rumeur, selon laquelle un coup spectaculaire et hautement dévastateur contre Navin Ramgoolam qui serait en préparation avec le soutien de spécialistes en informatique venus (à titre privé, comme contacteurs) d’un pays qui est le plus performant au monde en termes de prouesse militaire, de la maîtrise des technologie de l’information et de la communication (TIC) et surtout de service de renseignements le plus efficace de la planète. Ce plan serait mis à exécution dans la dernière semaine de la campagne électorale devant déterminer le choix d’un futur gouvernement.

D’après l’objectif principal du coup en gestation, Navin Ramgoolam serait projeté sous une telle mauvaise image que lui et ses candidats seraient tout simplement balayés de la scène.

En attendant le coup de grâce au leader des Rouges, le MSM travaille sciemment et intelligemment sur le build-up menant au scrutin même. Après le Budget dont on exploite encore les retombées électoralistes, le pays assistera aux Jeux des îles où il prendra la mesure de tous les investissements massifs et spectaculaires que Pravind Jugnauth a faits pour faire de Maurice une nation au même rang que les grandes puissances dans le monde. L’élan de patriotisme devrait en principe rejaillir sur la personnalité du Premier ministre. Chaque médaille remportée par Maurice, ce serait avant tout l’œuvre de Pravind Jugnauth lui-même.

Puis, avec la visite papale, on n’aura pas besoin d’Azagen Rungen pour établir une corrélation incontestable et directe PravindLe Pape-Père Laval. Soutenu en cela par le congé public spécial accordé à un peuple en transe devant l’opportunité offerte par la famille Jugnauth.

Viendra ensuite l’inauguration du tramway qui placerait Maurice dans les catégories des métropoles comme New York, Londres, Paris et Tokyo. Et pour mobiliser le Hindi-belt qui s’étend du n°5 ou n°14, viendra le Grand-frère Narendra Modi.

Avec tous ses atouts, pourquoi reprocher à Pravind Jugnauth son excès de confiance dans la perspective des élections générales à venir ?