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Liste de candidats ou liste des tribus à conquérir ?
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Liste de candidats ou liste des tribus à conquérir ?
La liste de candidats aux prochaines élections générales que le MMM compte présenter (en partie) aujourd’hui est révélatrice du triste fait que rien ne change dans la psyché des propriétaires de partis politiques. Plus supposément ça évolue, plus c’est du pareil au même. Indistinctement du parti «national» en question.
Quelques exemples, puisés de la liste mauve...
Alors que Paul Bérenger aime à répéter qu’il faut davantage de femmes sur les listes électorales, afin de respecter les conventions internationales, dont celle de la SADC, triste est de constater qu’on ne recense que 14 femmes sur les 60 candidats probables des mauves, comme publié hier dans l’express.
Bérenger n’arrive pas, non plus, à résister aux pressions familiales qui viennent renforcer la perception que les partis politiques sont surtout des affaires de famille, avec des gens connectés entre eux, biologiquement et socialement, mais qui feraient, malgré tout, preuve d’indépendance d’esprit. Un argument difficile à avaler dans une société d’interconnaissance comme la nôtre, surtout quand l’on voit l’aisance avec laquelle le MSM rationalise la prise du PMO par Jugnauth Jr des mains de son papa.
Chez les mauves, outre Paul Bérenger au numéro 19, l’on annonce sa fille Joanna au numéro 16, son gendre Frédéric Curé au numéro 15 et sa belle-sœur Dany Perrier au numéro 18. Avec une telle distribution de rôles, devrait-on s’étonner que le MMM perde ses lieutenants et n’arrive plus à attirer des individus de bon niveau, et à l’abri des critiques, ou loin des casseroles qui résonnent...
Bérenger a aussi scrupuleusement respecté l’équilibre ethnique et castéiste en prenant soin de ne pas bousculer l’équilibre – lui qui est devenu, au gré des élections, un expert en communalisme scientifique. Pourtant Maurice a changé, le métissage se voit à chaque coin de rue, et les récents Jeux des îles ont prouvé que nous pouvons aussi réfléchir en tant que Mauriciens, avant d’être (ou de voter comme) hindou, musulman, sino-mauricien et/ou la mal nommée population dite générale.
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Le choix du MSM qui s’est porté sur Vikash Nukcheddy, un membre du conseil d’administration de la Tertiary Education Commission (TEC), témoigne d’un autre phénomène qui fait du tort à notre pays. Un expert en gouvernance me faisait remarquer que la TEC n’est ni plus ni moins l’organisme régulateur du secteur de l’éducation supérieure à Maurice. En tant qu’organisme régulateur, la TEC se doit d’exercer un droit de regard sur toutes les universités locales et étrangères qui opèrent dans le pays. Qu’en sera-t-il quand Nukcheddy aura un dossier d’un adversaire politique en main ?
Il y a aussi le cas de Renganaden Padayachy qui siège à la fois à la Banque centrale et à la FSC, tout en ayant son mot à dire dans la préparation des budgets nationaux au ministère des Finances. Soit un sacré cocktail financier.
Sans parler de Me Raouf Gulbul, candidat battu du MSM, qui s’était vu confier la présidence de la Gambling Regulatory Authority (GRA) – puis qui a été contraint à démissionner, après la publication du rapport de la commission d’enquête sur la drogue. La directrice de cet organisme régulateur est l’épouse du cousin germain de Kobita Jugnauth. Celui qui était le Campaign Manager de l’ex-président de la GRA aux dernières élections a, lui, été nommé président de l’ICTA, l’organisme régulateur du secteur ICT. Le noyautage des régulateurs par un parti politique ou un clan familial ne s’arrête, hélas, pas là...
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