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Ça pue la decomposition

31 août 2019, 07:16

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La conquête ou la conservation du pouvoir est loin d’être propre. Nous pouvons le constater ces temps derniers avec les tromperies des uns et les sauteries des autres, culminant à des orgies inimaginables et inimaginées, fort imagées.

Les accouplements de nos leaders politiques s’opèrent selon un mode opératoire devenu un protocole bien établi dans nos mœurs politiciennes fort légères : d’abord des critiques de moins en moins acerbes envers l’adversaire, puis des propos anesthésiants selon lesquels il faut penser au pays et éviter de tout voir en noir, des propos grossièrement distillés et repris par des communicants-mercenaires, dont la plume, souvent cabossée, est trempée dans le petit pot de leurs intérêts pécuniaires.

Sur scène, les leaders politiques jouent leur partition, comme des acteurs bien rodés, et même leurs proches collaborateurs ne voient pas comment le script est altéré, alors que dans les coulisses, des marchandages et transferts tous azimuts se produisent. Souvent avec des intermédiaires patentés.

Nous sommes depuis quelques semaines dans une phase de décomposition-recomposition du paysage politique. Les intermédiaires, pour toucher leur cagnotte, multiplient les initiatives de rapprochement, mais le grand public ne s’en rend pas compte, à moins de scrupuleusement noter les humeurs contagieuses des uns et les silences inhabituels des autres. Ou les prises de position publiques visant à pousser à la roue de X, Y et/ou Z.

À entendre les élucubrations de l’un ou l’autre leader politique, ou de leurs progénitures ou «esclaves» autoproclamés, on réalise que seule leur survie leur importe. Pas de place pour des états d’âme. Navin Ramgoolam, les Jugnauth, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval, les quatre propriétaires des partis qui dominent la scène depuis l’indépendance, sont des MacGyver locaux. Avec une allumette, ils peuvent vous charpenter un catamaran, sur lequel l’électorat crédule est embarqué pour encore une autre législature, annoncée comme l’ultime alliance avant les réformes sérieuses qui ne viendront jamais. Comme cet assemblage invraisemblable de la défunte alliance Lepep qui était censée nous donner une Freedom of Information Act, mais qui gère le pays dans une grande opacité.

Aujourd’hui, dans leur course pour arriver en premier dans les bras des Jugnauth, certains esprits chagrins pensent pouvoir atteindre notre journal, en critiquant l’angle de chaque article politique qui ne soit pas à leur gloire. Le contre-pouvoir que nous sommes – et entendons demeurer, quel que soit le régime en place – est devenu, bien malgré nous, l’adversaire politique de certains propriétaires de parti, ou de leurs progénitures (souvent encore immatures) qui nous perçoivent alors comme une menace. Ils veulent nous traîner dans leur sinistre arène, peuplée souvent de névrosé(e)s. Ils ne le pourront pas.

On continuera à braquer nos projecteurs sur leurs manigances. On ne va jamais cesser d’éclairer, pour nos lecteurs-électeurs, leurs jeux malsains et antidémocratiques. On déconstruira leur show médiatique, en démontrant souvent que ces politiciens continuent, sans vergogne, à se soucier de leurs intérêts personnels et se fichent des dysfonctionnements sociétaux : népotisme à tous les niveaux (des partis politiques aux institutions publiques), amélioration des services publics et des infrastructures de base, réformes constitutionnelles et législatives, efficience et compétitivité de nos industries à augmenter, lutte contre la corruption, la drogue, la mafia des jeux …

Quant à nous, depuis plus d’un demi-siècle que nous existons, nous maintiendrons notre trajectoire : nous n’avons pas d’ennemis politiques personnels, mais des adversaires sur le plan des idées et des principes quelle que soit la couleur de leur drapeau. Nos adversaires sont, entre autres, ceux qui pratiquent le communalisme, qui sont davantage perso que pays, ou qui entravent la liberté et le progrès social. Point à la ligne !