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Les farceurs en uniforme
Comment a réagi le gouvernement indien suivant l’incident mortel qui s’est produit devant la résidence du haut-commissaire, Tanmaya Lal, à Angus Road, Vacoas, le dimanche 1er septembre ?
Car de par le comportement de la sentinelle armée chargée d’assurer la sécurité de la résidence du diplomate indien, il est clair qu’un manquement d’une extrême gravité s’est produit, lequel manquement aurait pu mettre la vie de Tanmaya Lal et sa famille en danger.
A en juger par leur formation poussée en combat physique et en maniement d’armes et d’explosifs, des terroristes déterminés à s’attaquer à la résidence du diplomate indien auraient fait une bouchée du policier en garde à Angus Road. Surtout que ce policier s’était mis, en compagnie d’un ami, à consommer de la bière dans les heures précédant son entrée en service. Et qu’après s’être rendu au poste de police de Vacoas dans la voiture de son ami et récupéré son arme de service, il s’est pointé à la résidence du HC avec son compagnon de beuverie, Et que cette voiture garée devant la maison a par la suite servi de bar improvisé.
Au poste de police de Vacoas, le protocole de remise d’armes à feu n’a, semble-t-il, pas été respecté. Sinon comment expliquer que le policier, malgré son état physique, a pu récupérer son arme ? Est-il aussi doué dans l’art de la déception qu’il a pu cacher les signes d’ébriété et même l’odeur d’alcool ?
En principe, l’arme à feu doit être en possession totale du policier à tout moment. Or il s’est trouvé que le revolver n’a pas été totalement secured, Ce qui a occasionné un coup de feu mortel dont a été victime l’ami en question.
Voilà comment la police mauricienne assure la sécurité des diplomates étrangers. Surtout dans le cas particulier de l’Inde. Une possible attaque contre des cibles indiennes ne relève pas d’un scenario fantaisiste. L’Inde a fait face à plusieurs attaques terroristes. Même le Parlement de ce pays n’a pas été épargné. Depuis les événements du Cachemire, le seuil de vigilance a été rehaussé. Ce qui n’a pas empêché à des éléments hostiles de s’attaquer en pas moins de deux occasions ces dernières semaines à la haute-commission de l’Inde à Londres.
Le danger guette bien que le gouvernement indien est maintenant mieux armé pour faire face à des attaques surtout après que le Premier ministre Narendra Modi ait choisi de faire partie de ce nouvel axe qui regroupe les Etats-Unis, l’Arabie Saoudite, les Emirats Arabes Unis et Israël. A en juger par l’incident d’Angus Road et le manque de rigueur et de professionnalisme dans la police, Maurice s’est certainement offert en soft target dans la stratégie indienne.
Dans le cas de l’incident d’Angus Road, ce n’est pas seulement la vie du diplomate indien qui a été mise en danger. Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, s’est lui aussi exposé à un grave risque d’attaque. Car il habite à quelques mètres pus loin que la résidence du haut-commissaire indien et le scenario d’une arme à feu sans contrôle est loin d’être réconfortant pour le chef du gouvernement et pour sa famille aussi.
Cette négation de toutes les valeurs de discipline et d’efficience qu’on enseigne aux jeunes recrues de la police était aussi bien en évidence lors d’un incident qui s’est produit devant la résidence de l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam à la rue SSR, à Plaine Verte, Port Louis. En effet, un élément du National Security Service (NSS)- une unité supposément représenter la crème de la crème de la force policier- a été impliqué dans un incident le 24 août. Ce policier du NSS a allégué qu’Abdool Javed Gafoor, un habitant de Plaine Verte l’aurait, interpellé sur sa presence dans la région, sur sa prétendue mission de surveillance de Navin Ramgoolam. Après quoi, il prétend avoir été agressé par le jeune homme. L’agent dit avoir été blessé sur son arcade sourcilière et qu’il y eu saignement.
Quand un acte d’agression entraîne effusion de sang, l’affaire prend une toute autre dimension. C’est pour cette raison que le jeune Javed fut arrêté par la police et lors de son admission subséquente en clinique pour des raisons de santé, il fut immobilisé avec des menottes aux mains et des entraves aux pieds aussi. Or il s’est avéré par la suite que les caméras de surveillance ultrasophistiquées installées dans le cadre du projet Safe City aux alentours de la résidence de l’ancien Premier ministre évidemment l’ennemi public No 1 des Jugnauth n’ont révélé aucun signe d’agression entre les deux hommes.
L’explication du policier qui a justifié sa présence à Plaine Verte par le fait qu’il partait à une librairie du coin semble aussi farfelue. Un habitant de Trou-aux-Biches doit-il se déranger pour se rendre à Plaine Verte pour trouver un livre quelconque ? Avec davantage d’imagination, il aurait pu dire qu’il allait à la rue Pagoda pour choisir un churidar. La librairie de Plaine Verte la plus proche des Ramgoolam a d’ailleurs fermé ses portes.
Ceux qui ont accès à de l’inside information soutiennent que toute l’histoire aurait été concoctée par un ancien garde du corps d’un ministre qui serait devenu le No 2 inofficiel du NSS et qui accompagnait même le No 1 lors de ses rencontres de routine avec le Premier ministre. C’est après une objection de ce dernier qu’il a cessé d’accompagner le No 1 qu’il domine largement, selon des sources policières.
Si un homme affecté à la surveillance de Navin Ramgoolam ou faisant partie du Muslim Desk du NSS ne connait pas les différents membres du clan Gafoor, c’est qu’il ne mérite pas ce posting. Car tout le monde sait à Maurice que des liens d’amitié et de bon voisinage entre les Gafoor et les Ramgoolam ont été tissés depuis plusieurs décennies. Au fait, le Muslim Desk a été de toujours l’un des départements les plus performants du service de renseignement. Toutefois, avec de nos jours des guignols déployés à Plaine Verte ou affectés à la protection des diplomates, la police risque d’être perçue comme une institution tirée d’une version mauricienne du Beverley Hills Cop. Les Eddie Murphy Made in Mauritius ne manquent pas.
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