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Agitations
La date des prochaines élections générales n’est toujours pas connue mais déjà c’est l’effervescence sur la scène politique. Une animation particulière depuis le départ du pape François et la décision de la cour intermédiaire de rayer les charges pesant sur Navin Ramgoolam dans l’affaire Roches Noires.
Requinqué, le leader du Parti travailliste a investi les réseaux sociaux. Sa stratégie : se rappeler aux bons souvenirs des Mauriciens sous un autre jour. Et pour ce jeu de séduction, il n’y a pas mieux que Facebook eu égard au nombre d’utilisateurs que compte ce réseau social à Maurice. Navin Ramgoolam s’est bien rendu compte que le fait d’être dans l’opposition crée une dynamique, voire un effet catalyseur à travers l’exploitation de nouvelles stratégies impliquant les plateformes numériques.
Il a également compris qu’il est nécessaire de se lancer dès maintenant sur la route en vue de la reconquête des électeurs afin de ne pas se retrouver comme un lapin devant un chasseur lorsque le Premier ministre jettera les dés sur l’échiquier.
Les agitations sur la Toile en ce moment révèlent donc ni plus ni moins un besoin de dire que «nous sommes là». C’est particulièrement le cas pour ceux qui avaient disparu de la scène médiatique depuis 2014. Cette plus grande visibilité affichée est tout sauf innocente. Il s’agit là de parer à toute éventualité, surtout celle d’une campagne électorale expéditive si Pravind Jugnauth devait choisir de dégainer, une fois le Metro Express sur les rails. Car c’est la seule cartouche majeure qu’il reste au chef du gouvernement avant le grand rendez-vous avec les urnes.
En attendant que ne démarre la bataille sur le terrain avec les rassemblements publics et autres réunions nocturnes, c’est sur les plateformes numériques que les protagonistes ont commencé à se crêper les chignons. Le partage de vidéos et de photomontages dénonçant les abus ou encore faisant la promotion des éventuels candidats montre que les réseaux sociaux seront une arme redoutable lors de la campagne en marge des prochaines législatives.
Efficaces certes, car ils permettent d’atteindre des couches spécifiques de l’électorat avec des messages bien ciblés. Il convient toutefois de rappeler que les plateformes sociales restent des espaces virtuels. En d’autres mots, il est difficile pour le citoyen cherchant à se faire entendre à établir un véritable dialogue avec celui ou celle qui aspire à le représenter au Parlement. D’autant plus que l’une des caractéristiques de l’outil numérique, c’est l’instantanéité.
Or, dans une campagne électorale, l’électeur est en quête de réponses à ses questions. C’est aussi l’occasion pour lui de réclamer de vrais débats sur les programmes et propositions des uns et des autres. Ce n’est malheureusement pas sur les réseaux sociaux qu’il trouvera son compte. La preuve avec la campagne de Donald Trump qui a surtout mis à contribution les réseaux sociaux pour attaquer ses adversaires et non pas pour en faire un espace de débat.
Bien qu’ils soient d’un atout certain dans le cadre d’une communication politique, les réseaux sociaux ne pourront à eux seuls faire gagner les élections. Nous aurons donc, lors de la prochaine campagne, une combinaison des méthodes traditionnelles et modernes.
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