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Au nom de nos enfants, STOP !
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Au nom de nos enfants, STOP !
La publication cette semaine dans l’express de la liste des candidats potentiels des trois principaux blocs provoque des agitations de part et d’autre. Chacun commente cette liste provisoire - davantage unworking document pour les spécialistes des castes/tribus. Mais tous savent que le dernier mot reviendra au leader et à sa garde rapprochée, et que les pressions qui s’exercent sont des manœuvres délicates car les leaders, les vrais, n’aiment pas être acculés, bousculés, et préfèrent avoir les coudées franches pour«couper-trancher».
C’est sur cette toile de fond mouvementée, une véritable guerre de nerfs, que les campagnes respectives s’emballent. Sur le plan offensif, le dispositif déployé par l’alliance au pouvoir et ses bailleurs de fonds repose sur des moyens financiers qui donnent l’impression d’être illimités. D’ailleurs Ramgoolam, ayant compris qu’il est moins armé en centaines de millions que les Jugnauth, n’a-t-il pas déjà conseillé aux électeurs du no 5 :«Pran zot cash mé pa vot zot !»
Le leader des Rouges,«grounded» à Maurice depuis sa défaite, et qui entrevoit une fin de sa pénible traversée du désert, est clairement devenu l’homme à abattre «coûte que coûte», surtout depuis qu’il a bénéficié d’un non-lieu dans l’affaire Roches-Noires. Une affaire mise au jour avec le concours de Rakesh Gooljaury, surnomme«Judas», pour embarrasser Ramgoolam par rapport à sa liaison avec Nandanee Soornack, qui s’est avérée un«petar fizet»avec la décision, sans complexe, du DPP (eu égard à la mise en garde de SAJ), de ne pas faire appel contre le non-lieu de Ramgoolam dans cette affaire Roches-Noires. L’affaire Roches-Noires n’étant pas MedPoint !
C’est alors que la sale besogne, financée par des fonds perdus, a commencé. Des pressions auraient été exercées en Italie et à Londres sur Nandanee Soornack pour qu’elle délie sa langue par rapport à son passé avec Ramgoolam - histoire de garder l’affaire RochesNoires dans les esprits de l’électorat, qu’il faut, selon le pouvoir, abrutir. Mais Soornack, sans doute ayant eu un sursaut de parent devant protéger son enfant (ce qui est naturel), aurait refusé, malgré des millions qui lui auraient été promis par des marchands de promesses et de merveilles. Et c’est là que sur les réseaux sociaux, l’on a commencé à faire circuler des photos sulfureuses de Soornack avec un jeune homme, que la moitié de Maurice aura vu sur leurs portables. Fort heureusement, la presse, la vraie je veux dire, dans sa majorité, a respecté la vie privée de Soornack et a refusé de publier ces photos d’elle dans une boîte de nuit, bien accompagnée, alors qu’elle n’est manifestement plus la maîtresse d’un ancien Premier ministre.
Puis pour faire monter la mayonnaise anti-Ramgoolam, c’est au tour de la fille majeure de Soornack, qui vit à Maurice, d’être interviewée, «out of the blue», pour évoquer, entre autres, sa jeune sœur, mineure - enfant caché de Ramgoolam. Ce qu’on n’a pas pu extraire de la maman, on l’extrait donc par la fille, la demi-sœur - qui, subitement, sent un besoin irrépressible de parler de sa maman et de Ramgoolam, de ce qu’elle aurait vu ou déduit. Mais à qui profite ce jeu malsain ? Certainement pas à l’enfant mineure, alors que l’on parle de Children’s Bill – certes avec toute l’hypocrisie ou le manque de courage qui caractérise la classe politique actuelle (par rapport, entre autres, à l’âge légal pour une fille d’être livrée corps et âme à un homme, avec le consentement des parents, qui, selon nous, devrait être de 18 ans, comme pour les garçons, dans un monde, où l’égalité des genres est censée prédominer.)
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16 août 2014. Dans un contexte autre,l’express choisit de publier des images de Navin Ramgoolam et de Nandanee Soornack dansant, en compagnie d’autres personnes, lors d’une sympathique fête privée. Comme n’importe qui, à Maurice ou ailleurs, ils avaient le droit de s’amuser comme bon leur semblait. Et l’on expliquait que ce n’était certainement pas ce qui nous intéressait : imposer une quelconque morale.
Restait pour nous la question du respect de la vie privée du Premier ministre d’alors et de la puissante femme d’affaires d’alors. Cette question – devrait-on publier les photos d’eux ensemble ? – avait fait l’objet de longues discussions au sein de la rédaction de l’express. Et, au final, nous avions choisi de publier ces images car, dans une démocratie qui se respecte, elles sont justifiées par notre liberté d’informer le public sur un débat d’intérêt général : quels sont les liens entre le pouvoir politique et le monde des affaires ?
On rappelait l’article 9 du Code civil français (qui est similaire à l’article 22 de notre Code civil), «l’atteinte à la vie privée est justifiée par l’exercice de la liberté d’expression lorsqu’elle est nécessaire à la compréhension d’un événement public, d’un fait d’actualité ou d’un débat d’intérêt général avec lequel la personne concernée est en lien direct. Bien que nécessaire, la violation de la personnalité peut être injustifiée lorsqu’elle est disproportionnée en ce qu’elle se double d’une atteinte au principe de dignité.»
D’ailleurs dans un jugement émis le 6 février 2013, qui a mis fin au Gagging Order réclamé par Nandanee Soornack contre notre groupe de presse et le groupe Le Mauricien (alors que les autres journaux étaient libres de parler de l’«affaire Soornack»), le juge Eddy Balancy, aujourd’hui chef juge, citait cet article 9 et explicitait bien le dilemme entre la liberté d’expression et le respect de la vie privée. Le juge rappelait que «the press has already published, rightly or wrongly, a mass of material of a nature to create public concern about the circumstances in which the applicant has, apparently through her intimate connections, within the realm of her private life, with a high profile politician, obtained favours at the hands of state-controlled agencies which have led her, within a relatively short time, to move from a relatively modest condition to that of a very successful business woman. And the applicant’s (NdlR : Nandanee Soornack) business and private life have already become a subject of public debate in the medias.»
C’est pour cela qu’Eddy Balancy pensait que le cas de Mme Soornack en est clairement un où l’atteinte à la vie privée est justifiée par la liberté d’information car elle est «nécessaire à la compréhension d’un débat d’intérêt général». Et c’est aussi pour cela que nous avions publié cette série de photos du Premier ministre et de Nandanee Soornack, alors que nous avons toujours refusé de publier des photos de l’enfant mineure de Mme Soornack, en conformité avec le jugement de la Cour suprême, ou même de l’évoquer. C’était contre notre éthique de journaliste.
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Notre raison d’être, c’est de vous informer – souvent en opposant votre droit démocratique de savoir et notre responsabilité journalistique de publier ou de ne pas publier.
Sous l’actuel régime – qui avait applaudi notre décision éditoriale de publier les photos Ramgoolam/Soornack – nous avons gardé le même cap dans le cadre de nos papiers sur l’Euroloan de Vishnu Lutchmeenaraidoo (malgré le secret bancaire) ou de notre série de révélations ininterrompues sur Álvaro Sobrinho (malgré les menaces de procès par millions) ou encore sur la présidente Ameenah Gurib-Fakim.
À l’express, nous sommes devenus, par la force des actualités, rompus aux méthodes, utilisées par certains esprits (qui se croient malins), pour décourager ou discréditer les journalistes.
. Nous allons maintenir notre campagne en faveur d’une Freedom of Information Act, car nous voulons que, dans la conduite des affaires publiques, la transparence devienne enfin la règle et le secret l’exception…En parallèle, nous allons aussi tout faire pour protéger les enfants, trop souvent victimes malgré eux des règlements de comptes que certains adultes veulent infliger aux parents, devenus des ennemis à exterminer, à discréditer. Dans leur quête aveugle de jeter la boue, on oublie les enfants. Ce genre de campagne, alors que nous discutions de Children’s Bill, est abject. Nous disons STOP !
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