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Notre rendez-vous avec l’histoire !
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Notre rendez-vous avec l’histoire !
Sommes-nous à quelques encablures d’un tournant historique ? Cette question résonne encore plus alors que le gouvernement donne le coup d’envoi de la campagne électorale cette semaine avec en filigrane la fameuse lutte à trois. Un scénario que certains appréhendent tandis que d’autres y voient une chance inouïe pour la République.
Voyons d’abord la première école de pensée. Elle estime qu’avec un affrontement tripolaire entre le Mouvement socialiste militant (MSM), le Parti Travailliste (PTr) et le Mouvement militant mauricien (MMM), nous ouvrirons une boîte de Pandore. D’où le rappel, avec force détails, de l’épisode de 1976. Comme à l’époque, le risque évoqué porte particulièrement sur les faiblesses du système de scrutin uninominal, soit le First Past The Past Post que nous ne sommes pas parvenus à réformer. 43 ans après, le danger de se retrouver sans une majorité claire à l’issue des prochaines législatives existe bel et bien.
C’est, en effet, à la faveur d’un arrangement postélectoral que le PTr et le PMSD ont pris les rênes du pays avec 36 sièges, au grand dam du MMM qui s’était retrouvé avec 34 sièges après l’équilibrage ethnique du Best Loser System. Les coalitions politiques qui nous ont été systématiquement servies lors des différentes législatives avaient donc plusieurs objectifs, dont celui d’éviter la reproduction d’un tel scénario. Jusqu’à ce jour ? Comme dirait l’autre, «a day is long time in politics» mais nous relèverons qu’à l’heure où nous mettions sous presse, mardi soir, aucune alliance politique n’avait été conclue.
Et si l’on se fie aux discours des leaders politiques, il est loisible de s’attendre à une course ouverte entre le MMM de Paul Bérenger, le MSM de Pravind Jugnauth et le PTr de Navin Ramgoolam d’ici à quelques semaines. Ce qui ne serait pas une mauvaise chose pour le pays au regard de la nouvelle génération. Pour diverses raisons.
D’emblée, l’éventualité d’une lutte à trois rassure dans la mesure où elle réduit les chances d’un 60-0, éloignant ainsi toute tentation hégémonique qui pourrait suivre son avènement. D’ailleurs, rien que d’y penser, cette possibilité donne des frissons dans le dos. L’absence de blocs majeurs pour le scrutin 2019 ouvre, par contre, la voie à un véritable renouvellement du personnel politique. À moins que les dirigeants de nos partis traditionnels souffrent de surdité aiguë et n’arrivent pas à entendre le voeu de l’électorat pour du sang neuf et de nouvelles idées.
Avec la chaîne parlementaire qui nous montre les prouesses de nos élus en direct à la télévision, ce serait très méprisant de la part des chefs de parti de ne pas saisir la belle opportunité d’une lutte à trois pour présenter une soixantaine de candidats sur la base de leurs compétences.
Sur la base de qui s’annonce, il y a deux façons de voir le scrutin 2019. Ce sera évidemment les élections de tous les dangers eu égard aux risques de dérapages et l’éventualité de se retrouver sans une majorité claire (hung parliament). Mais ce sera aussi, et surtout, les élections de toutes les OPPORTUNITÉS.
C’est à cela que nous devons d’ailleurs travailler pour que les prochaines législatives se transforment en un électrochoc suffisamment puissant, capable d’extirper le pays du paradigme toxique dans lequel le système politique le cantonne. C’est tout le mal que nous pouvons souhaiter pour ces élections.
La vraie rupture est aujourd’hui à portée des urnes. Il nous incombe à tous, politiciens et citoyens confondus, de ne pas manquer ce rendez-vous avec l’histoire.
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