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Faites vos jeux !

16 octobre 2019, 08:53

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Rien ne va plus. Même les bookmakers ne veulent pas prendre de risque avec les cotes affichées ces jours-ci. Pour la simple et bonne raison que la joute électorale du 7 novembre s’annonce comme l’une des plus disputées depuis l’Indépendance. Les amateurs de suspense n’ont qu’à bien se tenir.

À notre sens, ce qui nous attend lors des législatives 2019 pourrait se résumer en trois scénarios. Il y a, pour commencer, la partie visible à l’œil nu. Celle-ci se décline en deux dimensions. La première, qui est aussi la plus attendue, estime que les urnes ne désigneront pas de vainqueur le vendredi 8 novembre. Le décor des élections de 1976 est ainsi planté.

Le postulat est on ne peut plus clair. La lutte sera tellement serrée qu’aucun parti politique n’obtiendra le nombre de sièges suffisant à la formation d’un gouvernement. Nous sommes donc loin, voire très loin, des élections jouées d’avance auxquelles nous avaient habituées les partis traditionnels en nous imposant des blocs monolithiques dans l’intérêt supérieur du pays. Maintenant que l’électeur se retrouvera devant une kyrielle de candidats – bien que dans certains cas nous ne pouvons pas dire qu’il y a eu des efforts pour un renouvellement de personnel –, il est clair qu’il ne boudera pas son plaisir.

Le script de la lutte serrée calqué sur l’épisode de 1976 prévoit également des raccommodages postélectoraux, avec en prime la concrétisation d’alliances qu’on aurait pu imaginer contre-nature. Mais pas pour les politiques dotés d’une imagination très fertile.

Certes pas très éloignée du premier scénario, le deuxième cas de figure tient également compte de l’étroitesse de la porte d’accès à l’Assemblée nationale. Toutefois, contrairement au scénario de hung Parliament défini dans le premier cas, celui-ci table sur une très courte victoire d’un des principaux protagonistes à ces élections. Ce qui permettra au parti ayant obtenu ce nombre suffisant d’élus de prendre les rênes du pays même si sa stabilité sera mise à rude épreuve. D’autant plus que le pays ne dispose pas de loi anti-transfuge.

Le meilleur pour la fin. Nous estimons qu’il y a une troisième grille de lecture à la présente campagne électorale. Elle se construit sur la base de ce que nous avons vécu lors des consultations populaires de 2014 mais aussi sur les élections qui ont vu Narendra Modi être reconduit au poste de Premier ministre en Inde. Car un peu à la manière de ces deux exemples précités, le scrutin 2019 se caractérise par un manque de visibilité pour les analystes mais aussi et surtout pour les protagonistes eux-mêmes. La preuve : le PMSD et le MP ont longuement hésité avant de se jeter à l’aveuglette dans les bras d’un partenaire. Dans un cas comme dans l’autre, rien ne dit que la décision a été la bonne.

Même lorsqu’on se rapprochera de l’échéance, il sera probablement assez difficile de voir à travers l’épais brouillard qui a envahi la scène politique. Le fait est que nombre d’électeurs préfèrent cacher leurs jeux bien qu’ayant déjà fait leur choix dans leur tête. Si cela s’avère, nous pourrons nous retrouver face à une lame de fond le 7 novembre prochain alors que nous étions assis à l’ombre scrutant l’horizon à la recherche de vagues. L’issue d’une telle situation est bien évidemment extrêmement difficile à prédire.

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