Tééé ! Comment vous faites ?! Cela fait 50 ans que vous entendez les mêmes. Toujours Ramgoolam, Duval, Bérenger et Jugnauth qui vous dictent votre vie. C’est comme si vous étiez programmé pour écouter le «même disque rayé» et à chaque fois vous y croyez…

Ces commentaires sont ceux de Mauriciens vivant à La Réunion. Ils sont au moins 20 000 nos compatriotes qui ont choisi d’y vivre pour raisons multiples. Mais tous vous sortiront qu’il n’y a pas d’égalité des chances à Maurice et que la scène politique immuable en est la preuve vivante. De père en fils, c’est ainsi que la transmission se fait. Et l’on trouve cela normal. Blasés que nous sommes devenus…

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Demain sortira notre guide pour décrypter notre situation politique endémique. Le choix du 7 novembre est important, même si la rupture n’est pas au rendez-vous. Les électeurs, ou plutôt les votants, vont devoir choisir l’orientation stratégique du pays pour les cinq prochaines années et au-delà. Ils sont, cette fois-ci, comme en 1976, face à un triple choix : 1) assurer la continuité de l’action du présent gouvernement, 2) provoquer le retour de l’équipe précédente ou 3) apporter un changement radical dans le mode de gouvernance – en prenant à contre-pied les deux traditionnelles dynasties politiques qui règnent sur Maurice.

Ces choix coïncident avec les propositions et positions des trois principales forces en présence sur l’échiquier. Ils renvoient aussi à trois figures politiques qui sont des leaders des partis et qui ont chacun leur style et leur histoire particulière.

Si Pravind Jugnauth incarne la requête pour la continuité, Navin Ramgoolam représente le désir d’un retour à des pratiques antérieures à 2015 et Paul Bérenger le souhait d’un changement annonciateur d’une ère nouvelle.

Pour effectuer leur choix en toute liberté, les électeurs doivent être en présence de certains faits et clés de lecture. Nous présentons à cet effet les réalisations du gouvernement sortant tout comme les scandales qui ont marqué son mandat. De manière clinique.

Les élections sont aussi et surtout un choix d’avenir, voire un pari sur un destin commun. Les différentes formations en lice font moults promesses et prennent de multiples engagements. C’est ainsi que nous publions tel quel leurs listes des projets prioritaires. Et en infographie, nous proposons une analyse de la composition des équipes des principales forces en lice.

Les élections législatives sont avant tout le choix par des électeurs de ceux qui seront leurs représentants à l’Assemblée nationale. Ces candidats doivent-ils être connus de ceux dont ils sollicitent le soutien. Nous avons ainsi fait une présentation succincte des candidats des trois principales forces, sans vouloir minimiser les autres candidats, ou occulter la non-participation de ceux qui ont le courage de se déclarer Mauriciens et de refuser une sous-catégorisation ethnique.

Au final, les choix s’avèrent difficiles comme toujours. L’usure du pouvoir et le financement politique occulte et outrancier sont bien réels, mais les deux alternances au pouvoir ne sont pas une promesse de neuf. C’est ce qui explique pourquoi un électeur sur deux est indécis ou regarde avec dégoût le strip-tease actuel qui se fait par épisodes et par clips interposés. Une fois encore, on votera sans doute contre – mais contre quoi cette fois-ci ? Vivement que cette élection prenne fin afin qu’on puisse raccommoder les morceaux, au-delà des dangereuses promesses démagogiques qu’on a déjà trop entendues. Pour le reste, on a l’habitude de jouer au musical chair entre les mêmes patronymes. Viré, tourné, zot mem !