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Artis, leaders pa ti kone
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Artis, leaders pa ti kone

Incroyable mais vrai. Maurice, île fertile en talents artistiques. Mais un dimanche matin, quand il s’agit de montrer l’ampleur de l’industrie musicale aux leaders politiques de tous bords, ils ne sont même pas une centaine à se pointer. Les grosses pointures, on pouvait les compter sur les doigts : Laura Beg, Alain Ramanisum, Mr Love, Blakkayo.
Nous refusons de croire que les travailleurs de l’industrie musicale sont indifférents aux discussions concernant leur avenir professionnel. La solidarité est – c’est connu – une denrée rare dans les milieux artistiques. Mais comment attendre que des hommes politiques accordent du crédit aux artistes s’ils n’ont pas devant les yeux leur poids électoral réel ? Il y aurait de quoi prendre de la graine du puissant lobby des petits planteurs.
Le manque d’intérêt des travayer linditri mizikal pour le rendez-vous d’hier est sans doute le cruel reflet de la masse des indécis. Ceux qui ne fréquentent ni meetings, ni réunions nocturnes. Ceux qui se forgent une opinion planqués derrière les écrans à regarder des vidéos à sensations, à jeter un oeil aux retransmissions en live n direk des manifestations politiques. Ou à consommer des commentaires jetables sur la toile.
Incroyable mais vrai. La majorité des leaders présents l’ont avoué. Ils n’étaient pas au courant de la «souffrance» des artistes. Paul Bérenger a été choqué d’entendre que les tarifs pour l’utilisation de la musique (dont les fameux 68 sous par diffusion sur les ondes) n’avaient pas été revus depuis 2008. Xavier Duval a trouvé que c’est «peanuts» pour l’État le prix de location des salles, qui font tant rugir artistes et organisateurs. Navin Ramgoolam a déclaré : «Ena enn bann zafer mo pa ti kone. Mo dir fran. Je ne savais pas qu’on payait juste 68 sous», la diffusion d’une chanson sur les radios publiques et privées. Deux anciens Premiers ministres qui découvrent une réalité que des artistes déplorent à chaque paiement de royalties par la Mauritius Society of Authors. C’est-à-dire trois fois l’an. Problème de communication ou illustration du manque d’intérêt pour un secteur qui n’est pas considéré comme étant prioritaire.
C’est à se demander si le Premier ministre actuel, Pravind Jugnauth, est lui au courant des réalités artistiques. Des discussions ont commencé autour de la Status of Artist Act durant ce mandat. Mais on est sans nouvelle de l’avancement du projet de loi. Un camp orange à l’absence étudiée, hier, à Plaine-Lauzun.
Finalement, à quoi les leaders présents hier matin se sont-ils engagés ? Une petite voix «inpe insinifian» nous dit : juste à écouter les artistes en cas de victoire le 8 novembre. Nou ava gete.
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