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Réconcilier le pays
Les urnes ont parlé, mais les clameurs ne se sont pas tues pour autant. Le pays se retrouve déchiré en deux, voire en trois : un peu plus d’un tiers pour le MSM, et le reste pour le PTr et le MMM, entre autres (donc contre le MSM). Il y a aussi une claire dichotomie entre le vote rural et le vote urbain. Dès lors comment gouverner avec une si faible marge ?
Il faut, sans tarder, raccommoder le pays, recoller les morceaux afin que l’on puisse affronter, ensemble, les challenges économiques et écologiques. En ce sens, le premier discours de Pravind Jugnauth, hier soir après sa victoire, est salutaire, car rassembleur et réconciliant. Ce qui contraste avec le ton de guerrier trop souvent entendu lors de la courte et intense campagne électorale que nous avons vécue.
L’exploit du leader du MSM réside dans l’impressionnant fait qu’il a pu, malgré tous les scandales qui ont émaillé son régime, légitimer, par la grande porte, le pouvoir que lui avait légué son père, sous les critiques. D’autant qu’il a su, cette fois-ci sans son père sur la liste, damer le pion au tandem Ramgoolam-Duval et à Paul Bérenger, pour faire émerger le MSM comme le plus grand parti du pays. Ce qui est en soi la success story la plus fulgurante dans les annales politiques du pays.
Avec le retrait annoncé de SAJ, Pravind Jugnauth a désormais les coudées franches pour imprimer son leadership sur cinq ans, avec une équipe remaniée et choisie entièrement par lui.
Quant au PTr, l’heure doit être à l’autocritique. Et la question de leadership de Navin Ramgoolam doit être remise à l’agenda sans tarder. Sa phrase de trop à Plaine-Verte rappelle celle de Nababsing en 1987 à la veille du scrutin, ou encore celle de SAJ, en 1995, à l’aéroport, par rapport aux langues orientales.
Le MMM, lui, n’a pas été à la hauteur des espérances. La plus grande satisfaction de Paul Bérenger est peut-être l’élection de sa fille Joanna qui ira le rejoindre au Parlement, sans son dauphin désigné, Ajay Gunness... Si le PTr et le MMM ne se renouvellent pas, Pravind Jugnauth pourrait régner en maître pendant très longtemps encore...
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