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Premier ministre «grande porte»

9 novembre 2019, 07:36

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Démonstration convaincante à l’heure du dépouillement des bulletins de vote hier, de l’efficacité tactique du MSM et de la famille Jugnauth face à ses adversaires.

Grand amateur du football lui-même, sir Anerood Jugnauth a toujours affirmé que dans une guerre comme sur le gazon du stade, c’est la victoire qui compte et non pas les moyens utilisés pour obtenir le résultat. Depuis sa première élection en 1963 contre le géant travailliste Aunauth Beejadhur, le succès a toujours souri à Anerood Jugnauth, pas par pur hasard ou miracle, mais sur la base d’une stratégie bien calculée. L’exception ne s’est produite pour lui personnellement qu’en deux occasions, en 1995 en 2005. Mais depuis, c’est succès après succès.

L’efficacité compte et non pas d’autres considérations comme, en 2019, la tenue des examens de SC et de HSC, pour décider de la date des élections. L’efficacité a compté aussi sur l’utilisation à outrance de la MBC. Les intellectuels mauriciens vont protester, mais c’est le résultat qui compte. Les intellectuels n’avaient-ils pas réclamé une «deuxième République» comme si nous vivions dans le même environnement que le général de Gaulle ?

L’utilisation de la MBC en 2019 a été faite en violation de la loi sur la MBC, jour après jour. Et fait incroyable, l’opposition n’a jamais légalement contesté le comportement outrageant de la MBC. Le spectacle le plus burlesque de la campagne électorale a été la visite que Patrick Assirvaden a rendue aux Casernes centrales pour protester contre la télévision nationale. Il ne manquait plus qu’aux policiers de convoquer deux ou trois responsables de la MBC et pour leur infliger une correction sous la forme de copier 100 lignes sur une feuille de papier et se mettre à genoux pendant cinq minutes. Quand la commission électorale a réagi par le biais d’une jolie lettre suite aux sollicitations du Parti travailliste, les Jugnauth ont sans doute explosé de rire sachant que l’exercice était totalement impotent en termes d’entrave à l’opération de la MBC auprès de l’électorat mais peut-être bon pour les intellectuels.

Durant la campagne électorale de 2019, on a noté un énorme manque d’efficacité dans la communication des travaillistes. Alors que la MBC bombardait littéralement la population matin et soir, les travaillistes sont restés souvent sans communication en dehors des congrès où les messages ne sont pas ciblés comme lors des points de presse. Cette affaire de breuvage concoctée à partir de billets de banque a été savamment utilisée par le MSM à partir d’un montage truqué pour démolir Navin Ramgoolam. La mollesse de la réaction travailliste lui a été sans doute fatale. Après sa défaite de 2014, Navin Ramgoolam n’a pas compris que ses pires ennemis sont souvent les anecdotes qu’il aime raconter à son auditoire.

On saura dans les semaines et mois à venir si le MSM va utiliser son efficacité bien éprouvée pour gérer sa majorité au Parlement et assurer l’opération et la rentabilité du Metro Express. Et surtout honorer ses promesses électorales. Avec la réalisation de la promesse sur les pensions au début de 2015, le MSM dispose d’une grande crédibilité sous ce rapport.

Les adversaires de Pravind Jugnauth devront cesser maintenant de l’injurier en l’appelant «Premier ministre l’imposte». Il est dorénavant un «Premier ministre grande porte» qui mérite amplement son titre.