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Retraite méritée pour Ramgoolam et Bérenger ?
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Retraite méritée pour Ramgoolam et Bérenger ?
Alors que Pravind Jugnauth rajeunit son équipe pour, apparemment, gouverner au-delà de cinq ans, le leadership de Navin Ramgoolam et celui de Paul Bérenger sont de plus en plus questionnés par leur base respective. À juste raison après la déconvenue du PTr et du MMM aux dernières législatives et du grand âge des deux liders maximo (ils sont septuagénaires)… Mais attention ! Il ne faut pas s’attendre que les deux bêtes politiques raccrochent leur costume aussi facilement. Surtout Navin Ramgoolam qui a vu son onzième charge – celle portant sur les fameux coffres-forts et Rs 220 millions, tant vilipendés durant la campagne électorale – rayée hier en cour intermédiaire. D’autant que le leader des Rouges n’a pu assurer une transmission génétique, n’ayant pas de fille ou de fils au Parlement...
Petite parenthèse pour souligner, à double traits rouges, la stratégie payante du MSM qui a opté pour des élections générales le 7 novembre, soit avant la condamnation, cette semaine, de Prakash Maunthrooa, très actif en régions rurales de concert avec les organisations socioculturelles, et avant le non-lieu de Navin Ramgoolam. Ces deux développements majeurs auraient, à coup sûr, influé sur les élections. En faveur du PTr-PMSD et du MMM.
Avec ce deuxième bulletin retrouvé dans la nature, l’opposition a raison d’accorder ses violons. Qu’il s’agisse d’irrégularités ou de négligence, l’affaire est bien trop grave (dixit Irfan Rahman lui-même) pour que les guéguerres d’ego entre politiciens viennent torpiller la pétition électorale. Aujourd’hui le public s’attend que la pétition électorale, qui sera déposée en Cour suprême, et l’enquête du CCID permettront de répondre aux doutes grandissants dans l’esprit des électeurs – dont plus 6 000 n’ont pu exercer leur devoir civique en raison d’un malheureux cafouillage administratif de la commission électorale et/ou d’une certaine négligence de la part des électeurs concernés eux-mêmes. À l’ère des nouvelles technologies, des applis et des smartphones, au lieu de jouer au blame game, on gagnerait à dépoussiérer tout le système et la législation y relative. On a quatre ans pour mener à bien cette mission.
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C’est dans les colonnes de l’express que deux anciens Attorney Generals, nommés par Ramgoolam, en l’occurrence Rama Valayden et Yatin Varma, ont officiellement réclamé, hier matin, le départ de leader des Rouges. Sauf qu’il devait être blanchi quelques heures plus tard par la justice… mauvais timing donc pour Valayden et Varma ! Nous imaginons qu’il est bien plus facile de le faire par voie de presse que d’aller dire tout cela de vive voix, en face à face avec Ramgoolam, surtout que l’homme doit être blessé par sa défaite personnelle au n°10. Les deux avocats travaillistes – qui ont été privés de ticket par Ramgoolam – lors des dernières législatives dressent une série de points négatifs : le leader se serait entouré d’un groupe de conseillers qui ne sont pas membres du parti ou présents sur le terrain, le leader a négligé de remplir les postes vacants ou à tenir l’assemblée générale annuelle, absence de transparence sur les nominations et finances du parti, arrogance, nom de l’alliance dite «nationale» (qui rappellerait l’alliance travailliste de 1982, qui avait été laminée par le MMM-PSM avec le premier 60-0 de l’histoire politique). Bref, un déficit de culture politique, une mémoire historique vacillante, une piètre communication stratégique, un manque d’orateurs et de thèmes rassembleurs et une certaine posture défensive ou un repli sur soi face aux agressions de l’adversaire. Si on voit bien Ramgoolam balayer d’un revers de la main ces points de discussion, surtout après le verdict extrêmement favorable d’aujourd’hui, en condamnant ceux qui, comme Varma et Valayden, se montrent wise after the event, au lieu d’enquêter s’il y a eu malversations électorales ou non...
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Le cas de Paul Bérenger est moins direct car il s’est fait élire en pole position au n°19, reprenant du poil de la bête face à son ancien lieutenant, Ivan Collendavelloo, relégué cette foisci à la troisième place. À sa conférence de presse, au lendemain de la défaite, Bérenger avait un étrange sourire aux lèvres et n’a pas rejeté catégoriquement l’idée d’un rapprochement éventuel avec le MSM (qui abrite nombre d’anciens MMM devenus ministres, outre Collendavelloo, il y a Ganoo, Obeegadoo, Ramano). Et si Bérenger a enfin compris que le salut du MMM, (qui n’a pas pu faire élire son n°2, Ajay Gunness, à qui on prêtait pourtant un destin premier ministériel), se trouvait avec le MSM, encore une fois avec un Jugnauth comme paravent historique ? Paul Bérenger pourrait ainsi léguer les rênes du parti à sa fille Joanna, élue en tête et promise, nous dit-on, à un bel avenir dans le jeu politique mauricien.
Quand Navin Ramgoolam et Paul Bérenger vont comprendre que leur temps sur l’échiquier est pratiquement épuisé, il restera alors le (relativement) jeune Jugnauth face à la toute jeune Bérenger. Qui a dit qu’il n’y avait pas.
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