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Liverpool le destructeur

28 décembre 2019, 11:14

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Liverpool le destructeur

À force de ridiculiser l’opposition et de marcher sur le championnat anglais, Liverpool nous donne l’impression de ressembler à un PSG en Ligue 1 ou un Celtic en Écosse. Chez les bookies anglais, la cause est quasiment entendue : les «Reds» sont donnés favoris pour le titre à 1/14 tandis que Leicester descend à 175/1 après la fessée reçue à domicile (0-4).

Avec 13 points d’avance sur son dauphin et un match en main, la confrontation tant attendue entre Rodgers et Klopp a plutôt ressemblé à un «End Game» : un match décisif qui a tué le peu de suspense qui restait dans la course au titre. Seuls les «Citizens» semblent aujourd’hui capables de revenir sur les «Reds», si ces derniers se décident à chuter lourdement lors de la phase des matches retour qui débute ce soir, c’est-à-dire en perdant quatre fois et en laissant des plumes dans leur match en retard contre West Ham…

Mais lors de leur dernière confrontation, Klopp avait aussi fait la leçon à Pep Guardiola (battu 3-1). Après 30 ans de souffrance et de quolibets incessants des supporters de Manchester United, Liverpool s’est fâché tout rouge et rien ni personne ne semble capable de se mettre en travers de son chemin à présent.

À l’issue des matches aller de la saison 2019-2020, les «Reds» totalisent 17 victoires, zero défaite et un petit match nul (alors là, bravo Manchester United pour cet exploit !), plus un match à jouer (contre West Ham). Soit 52 points sur 54 possibles. Nul ne sait si les gars de Klopp égaleront les invincibles d’Arsenal de 2004 mais tout indique que le championnat est déjà plié alors qu’ils viennent d’accomplir un triplé international inédit pour un club anglais, à savoir gagner la Ligue des champions, la Supercoupe d’Europe et le Mondial des clubs. Les meilleurs «Reds» de l’histoire s’il n’y a pas d’accident industriel.

Certains croyaient les «Scousers » au moins un peu fatigués par leur voyage au Qatar et leur prolongation contre Flamengo, mais non, plus ils jouent et plus ils se bonifient. Spirale victorieuse régénératrice sans doute ! Mais aussi un travail physique et de récupération formidable du staff technique. Aucun club au monde n’a pour l’instant une équipe qui frôle à ce point l’excellence sportive ou qui a pu trouver une astuce pour stopper sa dynamique.

Liverpool a faim et dévore tout ce qui se pointe sur son passage. Perdre le titre par un point la saison dernière semble avoir servi d’électrochoc au sein du vestiaire, forgé le mental du groupe. Cet incroyable coup du sort a en effet aidé à créer un monstre. Une machine à gagner, qui broie l’adversaire avec un pressing suffoquant. Solide à tous les postes, avec plusieurs éléments qui sont aujourd’hui des références mondiales, comme le génial Trent Alexander-Arnold. Le LFC est aujourd’hui la référence que le Barça et le Real Madrid étaient il n’y a pas si longtemps. Une équipe qui arrive à maturité et taillée pour durer longtemps.

Une machine à broyer les adversaires, qui lave plus blanc que blanc cette saison 2019- 2020. Kasper Schmeichel et Jamie Vardy auront du mal à dire le contraire. Si vous n’aimez pas le «Heavy Metal football kloppie», il faudra peut-être se boucher les oreilles pour quelque temps encore. Même la «chance» est désormais du côté des «Merseysiders », depuis qu’un «Klopp time» a remplacé le «Fergie time» pour clore l’interminable traversée du désert…

Mais n’attendez pas qu’un supporter de Liverpool avoue que Liverpool touche enfin au but. Après deux saisons de désillusions, ils ont appris à se taire et ne plus fanfaronner avant l’heure. D’ailleurs, même leur mentor allemand botte en touche face à cette question. «Le titre est-il déjà dans la poche ? Je n’en ai vraiment rien à faire. J’ai été confronté à cette question un certain nombre de fois déjà ce soir, et avec tout ce qui nous entoure, la plus grande qualité de mes garçons, c’est qu’ils n’écoutent pas vraiment. (…) Je suis très doué pour faire la fête, mes amis vous le diront, mais je ne veux jamais faire la fête sans raison. S’il y a quelque chose à célébrer, je vous le dirai.»