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Liverpool et Paris, la soif d’adrénaline

6 mars 2020, 09:23

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Premiers nuages du côté d’Anfield. Pourfendre les 19 poussins de la bassecour anglaise et voler de record en record, a finalement desservi la cause de la bête ultra-performante de Jurgen Klopp. Ligue des champions, Supercoupe d’Europe, Coupe du monde des clubs, Premier League quasi-assurée dès le mois de février (!) : les titres s’empilaient comme des oeufs d’or dans un poulailler. 

Tout le monde s’est laissé griser par le caquètement d’une attaque tricéphale chirurgicale. Avec toujours quelqu’un pour sauver les apparences (Mané face à West Ham ?) Mais la machine à gagner qu’était devenu le Liverpool FC depuis deux ans (2018-2020) s’est endormie sur ses lauriers… et bim, la leçon est arrivée. Puis deux, puis trois. La voilà avec trois défaites en quatre matches et le soupçon d’un début de doute…

Quand un champion la ramène trop, on dit souvent qu’une bonne claque derrière la tête lui remet les esprits en place. Les défaites contre l’Atletico, Watford et Chelsea, dans trois compétitions différentes, sont autant de piqures de rappel pour fouetter l’orgueil du géant endormi… et réveiller l’ogre de la Mersey. Watch out Atletico, vas y avoir du sport mardi prochain dans le bouillantissime 8es de finale retour de la C1.

A vaincre sans péril, on finit par triompher sans gloire, c’est bien connu. En survolant la Premier League comme jamais personne ne l’avait fait avant, Liverpool a perdu cette adrénaline dont tout champion a besoin pour se nourrir, se maintenir éveillé, le couteau entre les dents. Avec un Man City à un point derrière eux, on jurerait que les Reds n’auraient pas pris le bouillon comme samedi dernier à Watford, échouant dans les grandes largeurs.

Surhommes, invincibles (comme les Gunners de 2004), triplé historique (comme le Manchester Utd de 1999), meilleure équipe anglaise de tous les temps : toutes ces spéculations ont mis une pression monstre sur les joueurs. Invisible mais irrespirable. Après ce petit passage à vide, les gars de Klopp devraient réagir très bientôt, au grand dam de ceux qui les ont tourné en ridicule (ce qui est de bonne guerre entre supporters, n’est-ce pas Garry Neville ?)

En marchant sur le LFC, Ismaïla Sarr et ses potes n’ont sans doute pas rendu le meilleur des services à Diego Costa et compagnie avant le choc de mardi. L’animal blessé se vengera, toutes griffes dehors. Attention, tactiquement, Diego Simeone n’est pas un benêt et ne tremblera pas d’un iota à Anfield, surtout que la défense de l’Atleti est autrement plus efficace que celle du Barca… Il sait qu’un but en Angleterre pèsera très lourd et qu’il y aura forcément les espaces pour frapper au moment propice.

Bref, la partie est loin d’être jouée même avec un seul but de retard. Comme dans beaucoup des 8es de finale de cette Ligue des champions 2019-2020, dont les matchs retour s’ouvrent la semaine prochaine, l’écart entre les équipes est très mince. L’incertitude totale. Mention très bien à la Bundesliga au passage, qui a cartonné en C1 et en Europa League.  

Hormis le Bayern Munich, impérial à Chelsea, et l’inattendue Atalanta Bergame, véritable machine à canarder, personne n’a fait le break. Le Real Madrid, blessé dans son amour propre par Man City (défaite 2-1 à Bernabeu) s’est vengé en cognant le Barca dans le Clasico le week-end dernier (2-0) par exemple...

Comme Liverpool, le PSG, qui marchait sur l’eau pendant toute sa première partie de saison, s’est fait taclé au moment où il s’y attendait le moins. Dans le rôle du bourreau, le Borussia Dortmund, qui a fait passer Neymar, Mbappe and co pour des stars surpayés au comportement d’enfants pourris gatés. Résultat ? Les médias dégainent. Les supporters grondent. Les joueurs sont fusillé par l’opinion publique avant même de disputer le match retour !

Acculée, l'équipe parsienne a réagi. 4-0 contre Dijon en championnat samedi, 5-1 à Lyon (tombeur de la Juve quand même) en demi-finale de la Coupe de France mercredi. Paris refait du Paris. Mais reste à savoir dans quel sens ? 

Pour jouer les kakous sur la scène nationale et parler chinois en Ligue des champions dès que le niveau s’élève ? Ou affirmer enfin sur le terrain toute l’étendue de l’artillerie très lourde dont dispose le PSG ? Tout est dans la tête. Nouveau teste de caractère en vue mardi face aux abeilles de Lucien Favre.

Quand on voit Kylian Mbappe planter un hat trick dont un but dont il a le secret après un slalom de 60m contre l’OL cette semaine, on peut supposer que les comparaisons avec Haaland et Sancho (meilleurs que lui lors du dernier Dortmund-PSG) ont touché l’orgueil du champion. Paris dira peut-être merci au BVB dans quelques temps d’avoir restimulé son adrénaline. Allez, on vous reconfirme tout ça mercredi soir au Parc des Princes et à Anfield.