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Les défis à moyen terme

4 avril 2020, 08:22

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Dans le court terme, le gouvernement tente au mieux de ses possibilités de gérer la crise provoquée par le Covid-19 mais à un certain moment, l’insuffisance des respirateurs assumerait des proportions dramatiques.

Dans le long terme, avec l’économie à terre, des solutions radicales seront préconisées. Si les principaux acteurs du secteur touristique seraient capables de rebondir – partant de la théorie qu’ils ont amassé des milliards avant le Covid-19 – Maurice s’engagerait graduellement dans la reprise. Reste à déterminer l’étendue des dégâts dans d’autres secteurs. Le gouvernement lui-même sera dépourvu de ressources surtout après les dépenses imprévues occasionnées par le coronavirus sans oublier le poids du tramway, des caméras de Safe City et du stade de Côte d’Or.

Le salut viendrait de l’Inde qui comme la Chine sortira plus puissant que jamais face aux pays occidentaux à genoux. Le gouvernement indien ne va pas laisser tomber en chaos un allié si précieux qui lui assure à terme le contrôle géopolitique futur de l’océan Indien. Les géants de l’industrie et de la finance de l’Inde seraient capables d’acheter tous les secteurs de l’économie mauricienne, surtout l’hôtellerie et Air Mauritius en faillite.

Le vrai problème pour le gouvernement mauricien, c’est la gestion des défis à moyen terme. À commencer par la perte de milliers d’emplois dans différents secteurs, dans le tourisme et la construction en particulier. Quelque 60 000 Mauriciens vivent directement ou indirectement du tourisme. On ne sait si le gouvernement dispose d’assez de moyens pour compléter le projet du tramway et d’autres projets grandioses d’infrastructures. La construction serait en panne. Des émeutes se produiront dans le pays si on continue à préserver une forte présence de travailleurs bangladais avec des milliers de Mauriciens au chômage.

Côté perte d’emplois, il faudrait aussi trouver des moyens pour venir au secours des milliers de Mauriciens qui gagnaient leur vie tranquillement sur des croisières voguant dans tous les océans du monde, y compris dans les Caraïbes. Ils sont pour la plupart issus des villages où la culture touristique est bien enracinée. Le pouvoir de lobbying politique de ces Mauriciens dépourvus subitement de revenus et des ex-employés d’hôtels serait considérable compte tenu des réalités électorales du pays. L’unité des Mauriciens et la cessation des récriminations politiques et partisanes aideraient dans une grande mesure le pays à relever ses défis à terme.