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Le droit d’opinion

9 avril 2020, 07:10

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Le droit d’opinion

Lundi dernier, Sunil Benimadhu m’a envoyé deux SMS pour dire qu’il comptait me parler au téléphone par rapport à mon article «Couvre-feu boursier ». J’ai attendu son appel en vain. Et ce n’est que dans l’édition de mercredi de l’express que j’ai pris connaissance de sa réponse. 

Mon ami Sunil semble prendre les choses très personnellement alors que c’est contre l’autorité boursière que je m’inscrivais en faux. Le militantisme des années 70 est bien loin. Je ne faisais qu’exprimer une opinion qui, d’ailleurs, a reçu de nombreux soutiens après sa parution.

Je remercie le CEO de la Stock Exchange of Mauritius (SEM) pour ses éclaircissements sur les raisons derrière l’arrêt de la Bourse de Port Louis le 20 mars dernier. Il ne fait que confirmer mon pressentiment que la plateforme électronique de la SEM n’était pas au point, du moins pas du même niveau que les autres Bourses africaines. Maurice est le seul pays africain à avoir fermé sa Bourse des valeurs dans la présente crise mondiale, et c’est un très mauvais précédent. 

Sunil Benimadhu reste silencieux sur les malentendus entre la SEM et la Financial Services Commission (FSC) à propos de leurs communiqués respectifs du jeudi 2 avril et de celui du régulateur financier du 27 mars. Il aurait pu nous dire si la SEM a le droit de ne pas attendre une directive de la FSC pour décider de fermer ou de rouvrir le marché boursier.

C’est dans cet esprit que j’ai dit que la Bourse de Port Louis «ne doit pas être» un club privé. La question d’ouverture de l’actionnariat de la SEM ne se pose pas. L’enjeu, c’est la gouvernance qui permet aux petits porteurs d’avoir voix au chapitre face aux relations incestueuses entre gros capital et gros salaire. 

Quant à la limite quotidienne de 20 % du cours d’une action individuelle, le fait qu’elle existe est bien la preuve d’un certain contrôle des fluctuations du marché. On peut débattre de l’existence d’un tel seuil. Libre au vendeur de vouloir vendre à perte s’il a un besoin pressant de liquidités. Ce sera alors une opportunité pour les acheteurs.

Dans un milieu où règne l’omerta, il est important d’avoir un débat, et non une polémique. Seuls les arrogants peuvent prétendre avoir raison sur tout.