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À bas nos petits ego

25 avril 2020, 07:45

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Le leader de l’opposition a rencontré hier ses deux prédécesseurs, Paul Bérenger et Xavier-Luc Duval, durant plus d’une heure. Les trois hommes — masqués — ont essayé de focaliser sur ce qui les unit au lieu, par déclaration de presse interposée, de se tirer de manière puérile entre les pattes, comme cela a été trop souvent le cas ces temps derniers.

Ce qui a fait germer et grossir la pomme de la discorde, c’est la deuxième rencontre, au PMO, entre Pravind Jugnauth et Arvin Boolell, dans un mood relativement relax, bon enfant. Au sein du Parti travailliste, cette impression de convergence entre Jugnauth et Boolell n’a pas plu à plusieurs, particulièrement à l’aile ramgoolamiste et à ceux qui sont montés au créneau pour parler d’élections ‘kokin’ pour le scrutin de décembre 2019.

Le PMSD, lui, avait clairement fait comprendre qu’Arvin Boolell ne parlerait désormais plus au nom des Bleus, alors que Bérenger, qui ne pose pratiquement plus de questions au Parlement, avait regretté, plus d’une fois, que le MMM soit mis à l’écart des discussions avec le gouvernement sur des sujets d’intérêt national.

Pour bloquer tout rapprochement entre le leader de l’opposition et le Premier ministre, le leader des Rouges avait poussé, selon nos informations, pour que les deux hommes ne se retrouvent plus seuls, en tête-à-tête. Une précédente fois, la présence du député Ritesh Ramful avait été encouragée pour témoigner des échanges entre Jugnauth et Boolell. Cette fois-ci, il aurait été décidé que désormais Boolell rencontrerait Jugnauth uniquement avec Duval et Bérenger. Autre mesure de précaution : les discussions vont se concentrer sur la reprise parlementaire. Pas question de discuter d’Air Mauritius, ou des plans de soutien ou de déconfinement à ce stade…

Au-delà de la méfiance entre les hommes politiques et la spécificité de l’agenda de chacun d’entre eux, il est important, dans le cadre de la Whole of-Society Approach que l’express préconise pour affronter les crises liées au Covid-19, que l’opposition (ou plutôt les oppositions réunies) arrive à discuter autour de la même table qu’occupent ceux qui dirigent le pays en ces moments difficiles. Le virus et la crise économique qu’il provoque n’attaquent pas les humains en fonction de leur couleur politique, nous sommes tous dans la même galère. Un éventuel échec du gouvernement de Pravind Jugnauth va nous coûter cher — à nous tous. Il est donc temps de mettre de côté les ego surdimensionnés de nos politiciens en général et des anciens ministres des Finances en particulier, afin d’éviter un collapse collectif. Le dialogue doit dépasser le cercle des politiciens pour intégrer la société civile, les chercheurs, les entrepreneurs, les syndicats, les mouvements écologistes, les jeunes…

S’agissant de nos enfants, même si Zoom, WhatsApp et Skype sont des outils technologiques novateurs et importants, nous voulons tous qu’ils retournent, sans trop tarder, sur les bancs de l’école afin de ne pas rater cet aspect important de leur développement: l’interaction avec leurs enseignants et leurs camarades de classe, la discipline collective, la joie de se retrouver durant la récréation pour se raconter leurs petits soucis et leurs grands rêves.

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Plus d’une fois notre question par rapport au nombre de personnes testées au Covid-19 n’a pas eu de réponse de la part du National Communication Committee (qui a vu la disparition des docteurs Gujadhur et Gaud). À la place, tous les jours on évoque le nombre de tests effectués. Ce n’est pas du tout la même chose – car l’on sait qu’une personne peut être testée plus de trois fois. Alors que l’on s’approche de la date prévue pour le déconfinement (le 4 mai), il nous faut une nouvelle stratégie de tests afin d’éviter un rebond du nombre de malades. Il n’y a pas 10 000 solutions. Pour une vraie photographie du nombre d’infections et pour un meilleur contrôle des chaînes d’infection, il est primordial de renforcer le dépistage et d’avoir un plus grand échantillon. À cet égard, les tests rapides, annoncés par Nando Bodha, ne sont pas les plus fiables. Seul le test dit PCR est jugé fiable, selon les vrais experts — qui contrairement à Donald Trump — ne recommandent pas l’injection d’une dose de…désinfectant (comme le Javel ?) pour tuer le virus dans le corps humain… C’est précisément pour éviter que ce gouvernement ne devienne comme Trump qu’il nous faut tous mettre tous notre ego de côté afin de nouer un dialogue national et faire un vrai exercice de communication. C’est l’autre miracle du virus : il n’y a plus d’adversaires, de compétiteurs, d’ennemis, de guerres — nous sommes tous des victimes. Logées à la même enseigne. Confinées. Nous humains, toi, virus...