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D’élégance et de civilisation
Je lis avec bonheur l’excellent document de Ramesh Basant Roi dans l’express cette semaine. Une bonne analyse, d’excellentes suggestions, un homme qui sait de quoi il parle et le dit avec mesure, diligence et élégance. Deux appels de lui tranchent : les taux d’intérêts bas qui auront de sérieuses conséquences sur la valeur de la roupie et l’appel à une population unie pour sortir du marasme qui nous guette. Après une première vague de réactions de qualité, consternation ! Le niveau de certaines plongent parfois vers des abysses, parfois vers la bassesse. C’est le prix que nous payons pour donner, sous le couvert de l’anonymat, la parole à tout le monde, le prix pour la démocratie trop directe, qui permet toutes les outrances, tous les dérapages, au nom de quoi ? De la liberté de parole ? D’accord ! De la liberté d’avilir gratuitement ou d’afficher sa médiocrité ? Bien peu pour moi… Le clou ? L’amertume de deux déposants de la BAI qui, au lieu de se blâmer de s’être laissé prendre par des intérêts «pas possibles», jettent l’anathème à ceux qui ont arrêté cette folle aventure. Il est vrai que le régulateur à la FSC aurait pu avoir été plus tranchant ! Celui qui était à la BoM a tranché dans ce que nTan a appelé avec justesse un quasi-Ponzi qui ne pouvait, avec le temps, que finir encore plus mal. Comment le groupe BAI a été démantelé, ça, c’est une tout autre question…
On aurait intérêt, en haut lieu, alors qu’on réfléchit à l’après-déconfinement, à bien mesurer ce qu’écrit Basant Roi. La vérité n’est la préserve de personne, il est vrai. Elle sera forcément plurielle dans ce cas. Seule une nation unie sur ce qu’il y a de raisonnable à faire mènera ce pays à bon port.
Nommer Sattar Hajee Abdoula comme administrateur de MK est malheureusement loin d’être un premier signal fédérateur pour le pays… On sait maintenant qu’il sera le premier chez le coiffeur !
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Navin Ramgoolam s’est sans doute fait beaucoup de bien lors de son interview par Axcel Chenney le 19 avril dernier, notamment en soulignant combien le confinement lui avait ouvert les yeux sur les nombreux «ouvrages» qu’il faut faire dans un foyer. Il ne dit pas s’il a lui-même fait ces «ouvrages». Mais passer le ‘mop’ et trier les brèdes sont, en effet, parmi les travaux généralement toisés de haut qui ne sont ni reconnus, ni rémunérés et les ménagères lui sauront gré ne serait-ce que de ce constat. Mon père disait toujours, citant Toynbee, si je me souviens bien, qu’une mesure de la civilisation c’est de répondre à la question «Who will do the menial jobs ?» Chez les Romains, c’étaient les prisonniers de guerre, peu importe où ils étaient «conquis» à la pointe de l’épée. En Inde, on inventait le système de castes et V.S. Naipaul nous le décrit avec vigueur dans son INDIA, a thousand mutinies now, publié en 1990. En Europe, avant les Lumières, on s’appuyait sur les serfs. En Amérique, aux Caraïbes, dans l’océan Indien, en Asie, au temps des colonies, on employait, pour un temps, des esclaves, rachetés à des chefs de tribus ou récoltés par rapine directe. Un peu plus tard, l’engagisme. À l’époque d’Upstairs, Downstairs, les emplois domestiques prenaient de la prestance et même de la patine; costumes et rituels compris. Après l’indépendance des colonies, beaucoup d’emplois dont ne voulaient plus les Anglais ou les Français étaient délégués aux anciens colonisés : balayeurs, préposés de métro, infirmiers ou aides-soignants à l’hôpital mental ou à la maison de retraite. En Allemagne, on invitait les Turcs. Ici, au pays, le «moindrement bourgeois» avait sa servante et protestait vivement quand l’étranger de passage la payait mieux ! Pendant le confinement et dans les foyers modestes, l’épouse écope généralement de tout, y compris parfois de claques, sauf si le compagnon l trouve quelque mérite civilisationnel à passer le balai et à faire la vaisselle en partage. Un ancien PM nous a rappelé une évidence qui a du mal à être déracinée…
Par contre, dans cette même interview, Ramgoolam s’égare un peu sur la question des tests qu’il trouve «totalement» insuffisants. Les 10 894 tests du 19 avril peuvent paraître faibles pour 1,3 million d’habitants. Cependant, ce nombre de tests, ramené au million d’habitants est de 8 380 environ, et se compare très bien avec ceux d’autres pays, comme les Émirats arabes unis, en tête de liste avec 22 244 au 6 avril, suivis de l’Italie, 11 436, l’Allemagne, 10 962, la Corée du Sud avec 8 996. Nous étions apparemment mieux que les États-Unis à 5 355, la Grande-Bretagne à 2 880, la France à 5 114 et l’Inde avec environ 200 (India Today du 20 avril). Évidemment, que le nombre de tests effectués n’est pas la même chose que le nombre de citoyens testés…
Il faut faire plus, c’est sûr, notamment avant d’arrêter le confinement et de tenter de réactiver les rouages économiques. Mais combien faut-il tester ? Selon l’organisation Global Health Policy (www.kff.org) , les modèles proposés sont extrêmement variables. Trois proposés par Harvard suggèrent de tester entre 6.4 % et 21 % de la population totale par SEMAINE. Une semaine suffirait ! Le modèle Gootlieb parle lui de 0.9 % de la population sur 7 jours. Le calcul de Paul Romer (Nobel 2018) indique qu’il faudrait tester 7 % de la population par jour, pendant une semaine. Ça fait 50 % de la population en une semaine ! Et l’on ne peut évidemment pas y inclure les tests déjà fait ! Il faudrait une toute nouvelle vague de tests randomisés pour comprendre où se cache encore Covid ! Ça ne va pas être de la tarte !
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Jusqu’où l’Amérique, ou plutôt les Républicains de ‘son parti’, vont suivre ‘leur’ président ? Après l’hydroxychloroquine, ce jeudi, le président Donald J. Trump a fait la promotion de deux idées tout aussi biscornues pour contrer le Covid-19. La première, évoquée par on ne sait qui, on ne sait où, le voyait proposer d’utiliser des rayons ultraviolets «à l’intérieur des corps». La deuxième suggérait d’injecter des désinfectants ! N’ayant pas précisé si le corps mentionné devait déjà être mort, il est clair que ces posologies risquent de mener à essentiellement le même résultat si l’on commence avec du vivant. Le fabricant de Lysol, terrorisé, invitait d’ailleurs ses clients à ne pas essayer. (https://www.google.com/url?sa=t&source=web&cd=1&ved=2ahUKEwjojqHJvoDpAhXK3oUKHZBoCjUQFjAAegQIBRAB&url=https%3A%2F%2Fwww. itv.com%2Fnews%2F2020-04-24%2Fpresident-trump-stuns-america-with-bizarre-new-virus-treatment-suggestions%2F&usg=AOvVaw2LmjNWRpft1mTFisOKob9V)
Le lendemain, devant la vague de protestations, Trump n’hesitait même pas à mentir en prétendant avoir été sarcastique. Il est clair que le ‘stable genius’ est prêt à tout pour être celui qui aura donné l’idée du remède miracle. Inspiré par ‘The Apprentice’ ?
C’est la civilisation du trop de ‘yes men’!
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La Norvège, comme le Danemark rouvrent leurs écoles. Pour que les enfants ne s’étiolent pas trop à la maison. Ce sera le cas aussi chez nous bientôt, mais on ne sait pas quand ! La grande innovation sera la division de l’école par deux. Comme en Autriche, où la première moitié va à l’école de lundi à mercredi et la deuxième, jeudi et vendredi; les groupes changeant de jours la semaine suivante.
L’objectif est louable, mais c’est dans le détail que l’on retrouvera celui à la queue fourchue, avec ses cornes ! Selon la prescription du ministère – qui a fait dire à une mère de famille futée que les prescripteurs ne semblent pas avoir été dans une école normale – on aura divisé le temps de classe par deux, imposé les 2 mètres de distanciation sociale dans les escaliers (et les plus gros, on en fait quoi, alors ?) et jusqu’à… dans la cour de récréation, ce qui paraît tout à fait improbable ! Vous les voyez, vous ? Les séances de mains lavées chaque deux périodes (sous supervision ?) avec chaque enfant chantant ‘Happy birthday to you’ deux fois de suite (c’est ce qui fait les 20 secondes requises) promettent d’être joyeuses, mais on ne le saura pas, puisque TOUS devront être masqués ! À faire : le calcul du temps que ça prendra.
Et si ces jeunes sont en infraction, on fait quoi ? Un ‘Saturday arrest’ peut-être, toute l’école ensemble pour changer ? Masquée, bien entendu. Avec le double de vans scolaires normalement requis... à cause de la distanciation, bien sûr ! C’est la civilisation de l’exagéré. On avait déjà la bande-annonce pour la pluie…
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