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Respectez les travailleurs du MTC Monsieur Assirvaden

16 mai 2020, 10:09

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Dans toute grande entreprise, il y a un Top Management, les employés de bureau et ceux qui sont appelés à effectuer le «dirty job», les tâches les plus éprouvantes physiquement loin des salles climatisées. Ceux-là, il y en a plus d’une centaine au Mauritius Turf Club (MTC) également. Certains comme palefreniers - qui n’ont pas connu le confinement -, d’autres s’occupant de la maintenance des infrastructures et de la piste. Qu’il pleuve ou pas. Souvent sous la chaleur du soleil sur leurs épaules dans le chaudron du Champ de Mars.

Ces travailleurs de l’ombre, employés par ce «club privé», le MTC, auquel a fait allusion le député Patrick Assirvaden lors de son discours sur le Covid-19 Bill jeudi, auraient peut-être été poussés au chômage technique s’ils n’avaient pas bénéficié, à travers leur employeur, le MTC, du Gouvernment Wage Assistance Scheme pendant la période du confinement.

Mais Patrick Assirvaden a remis en cause la légitimité de cette assistance financière au MTC. Vous savez pourquoi ? Parce que, pour l’honorable député, le club privé n’organise que... des courses hippiques !

Mais, il ne dit pas que ce même «club privé» et ses courses hippiques ont massivement contribué à son salaire de ministre dans le passé et continuent à le faire, cette fois pour arrondir son salaire de député. Car le MTC, il faut le rappeler si Patrick Assirvaden souffre d’un trou de mémoire, contribue chaque année entre Rs 700m et 800m dans la caisse de l’Etat. Indépendamment du bilan financier du MTC à la fin de chaque saison des courses.

Ce même «club privé» où sir Seewoosagur Ramgoolam - un des plus grands leaders emblématiques du Ptr, parti sans lequel Patrick Assirvaden aurait été peut-être un parfait inconnu - se faisait un devoir en tant que Premier ministre du pays de se rendre régulièrement pour assister à ces mêmes courses hippiques que le député rouge a tenté d’humilier. Car SSR savait reconnaître l’hippisme, le «Sport of Kings», à sa juste valeur. Et aussi la contribution des courses dans le «making» de la nation mauricienne et leurs origines dans l’Histoire du pays, qui remontent à plus de 200 ans.

Mais c’est à cette industrie, qui fait vivre plus de 10 000 familles à travers des emplois directs et indirects, que Patrick Assirvaden a choisi de s’en prendre pour essayer de marquer des points politiques à un moment où le «club privé», comme beaucoup d’autres secteurs, est frappé de plein fouet par le coronavirus.

Patrick Assirvaden a aussi la mémoire courte. Puisque c’était bien lui, alors ministre avant les élections de 2010, qui était accueilli avec tous les honneurs protocolaires par ce même «club privé». Et ce n’est pas tout ! Car il eut même le privilège, ce jour-là, de remettre un prix à un des vainqueurs... d’une course hippique qu’il traite avec tant de mépris aujourd’hui.

On lui laisse, par ailleurs, le soin de nous préciser - nos colonnes lui sont ouvertes - comment il avait atterri à ce «club privé» ce jour-là et quel était le nom de la course pour laquelle il avait participé à la cérémonie de remise de prix.

A moins que ce soit son sosie qui se baladait, à cette occasion, dans les loges de ce «club privé» !