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L’ICAC pour sauver Ivan et le GM…

13 juin 2020, 10:35

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L’union fait la force, ou, plutôt, masque les faiblesses.

Avant-hier, on attendait le Premier ministre sur le déconfinement, mais il avait surpris tout le monde en évoquant les Chagos sur une nouvelle carte onusienne. Hier, Pravind Jugnauth a pratiquement réédité l’exploit communicationnel qui est de «koz kozé ki pa bizin kozé», en prenant à contre-pied l’un de ses députés-animateurs de radio.

 Il a réuni la presse pour évoquer la réouverture des plages et autres sujets liés au déconfinement (reprise des classes, réouverture des frontières). Il a essayé de ne pas évoquer le nouveau scandale de pots-de-vin autour du réaménagement de la centrale de St-Louis, qui concerne directement son numéro 2, Ivan Collendavelloo, ni la liste noire de l’Union européenne. Deux sujets qui préoccupent l’opinion – en raison de leurs ramifications et conséquences.

Au Trésor, face à la presse, le PM était entouré des ministres Joe Lesjongard, Leela-Devi Dookun-Luchoomun, Nando Bodha et Kailesh Jagutpal – qui avaient l’air défait et qui n’ont pipé mot hier, faisant office de vase à fleurs. Mais Collendavelloo, Mahen Seeruttun et Renganaden Padayachy, qui marchent ces jours-ci sur des épines, brillaient par leur absence. Pourtant, tout le monde veut savoir si Collendavelloo va «step down» ou «step aside» en attendant le rapport complet de l’enquête de la BAD, voire l’enquête de l’ICAC sur le St-Louis Gate ; l’homme d’honneur d’antan l’aurait sans doute fait. Pourtant, le secteur offshore attendait jusqu’à tard hier soir une communication du ministre des Services financiers sur les manœuvres désespérées pour essayer de sortir de la liste noire de l’UE – alors que la logique voudrait que l’on tente d’abord de sortir de la liste grise de la FATF avant d’essayer de convaincre les Européens, qui ont dû lire le communiqué de la BAD, qui vient au pire moment pour le pays.

Quant au Budget 2020-2021, il est retombé un peu comme un soufflé, avec ses mesures qui ont mis en rogne syndicats et patronat. De par leur silence, et malgré eux, Collendavelloo et Seeruttun sont venus voler la vedette à la Une des journaux au premier Budget de Padayachy…

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Ivan Collendavelloo n’est pas du genre à rester tranquille, surtout si l’on s’attaque à son intégrité et à ses proches, comme Seety Naidoo et Christelle Sohun.

Au moins deux hypothèses : soit il préfère laisser le PM et l’ICAC le protéger, soit il a une carte joker en main qui pourrait, comme dans la pub de Monsieur Propre, laver les couches de boue qui s’accumulent sur lui depuis que le rapport de l’Office of Integrity and Anti-Corruption a été rendu public en début de semaine. Si le ministre responsable du CEB n’était pas (sans jeu de mots) au courant, c’est grave, d’autant qu’il y a placé son homme de confiance, Seety Naidoo. Aussi, pourquoi le ministre a-t-il signé le certificat d’urgence, qui a été validé par Christelle Sohun, avant qu’elle ne s’envole au pays des Kangourous, toujours aux frais des contribuables – ce qui n’est pas sans nous rappeler l’autre couple terrible du ML, Gayan-Sumputh. Plus loin dans cette édition double, nous détaillons le rôle des protagonistes de cette affaire qui dépasse le cadre mauricien, un peu comme l’affaire Boskalis, dans le port.

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Que reste-t-il du ML hormis Collendavelloo et le dentiste Rawoo, digne remplaçant de Rutnah ? Dans les milieux politiques, l’on évoque le parti du trio Collendavelloo-Gayan-Boissézon comme d’un millilitre dans le litre du MSM. Est-ce une occasion en or pour que le Sun Trust se débarrasse du numéro 2 du GM, ou est-ce une aubaine pour qu’il se la mette en veilleuse, pour de bon cette fois-ci, car son sort est désormais entre les mains de Navin Beekarry. Ironiquement, Collendavelloo est perçu comme le père de l’ICAC. Aujourd’hui, il devrait avoir peur de l’ICAC…