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En Marche
Un mouvement est en marche, c’est évident. Il y a manifestement un frémissement dans l’air, un vent de contestation qui se lève. Cependant, le gouvernement, la MBC et leurs propagandistes vont essayer, par tous les moyens, de minimiser la foule qui a marché, le poing levé, samedi, dans les rues de la capitale. Le pouvoir va essayer de faire diversion afin que le mouvement citoyen ne gagne pas en momentum. Avec seulement 37 % de voix aux dernières législatives, le gouvernement se savait fragile, mais se sait, surtout, fragilisé par les récents scandales qui éclatent quasiment au quotidien.
Les images des citoyens, motivés, drapés dans le quadricolore, réclamant le départ de l’hôtel du gouvernement de Pravind Jugnauth et de son équipe, marquent un tournant dans cette législature. Ce gouvernement qui a puisé de la Banque centrale, pour faire durer l’illusion que la situation économique reste sous contrôle, réalise aujourd’hui que le seuil de tolérance du peuple a été franchi depuis l’éclatement du St-Louis Gate (scandale dont les corrupteurs danois sont connus et punis, alors que les corrompus mauriciens restent peinards, à l’ombre de nos Law Enforcement Agencies hyper politisées). Les révélations par rapport à la fermeture de nos frontières le 18 mars et pas avant ; le traitement infligé par des frontliners à la jeune Sonia Dip, dont les parents ne recherchent aucune compensation, mais une forme de justice morale ; et, tout dernièrement, le scandale entourant l’achat des médicaments et des équipements sont venus corser la situation pour Pravind Jugnauth, sa famille, son équipe et ses suiveurs.
Pourtant, le gouvernement a investi pour soigner sa com, en payant le vloggeur Nas Daily et The Economist, pour des publi-reportages, dans le sillage de notre présence dégradante sur la liste noire de l’Union européenne témoin privilégié à Maurice, de nos passe-droits et autres malversations en termes de gouvernance. Le problème de ce gouvernement repose, dans une large mesure, sur la faiblesse, pour ne pas dire l’incompétence, de plusieurs de ses ministres. Qui ne se souvient pas de l’arrogance d’un Mahen Seeruttun qui pensait pouvoir convaincre les Européens à l’effet que notre offshore était une juridiction sans reproche ? Hier, c’était Kailesh Jagutpal qui nous disait que le Covid-19 n’allait pas nous affecter et qu’il ne fallait pas paniquer. Aujourd’hui, le même ministre de la Santé, guidé par son collègue du Commerce, Yogida Sawmynaden, veut nous faire avaler qu’en période de crise, on ne devrait pas faire le difficile et exercer trop de rigueur. Selon eux, il est plus important que nous soyons quasi- Covid-free, grâce à leur travail, que de se soucier comment Hyperpharm, Bisson Mungroo, Pack & Blister, et le beau-frère du DG de la STC se retrouvent impliqués dans l’importation des médicaments et des équipements. D’un côté, ils doivent faire vite pour sauver des vies et de l’autre ils font confiance à des novices ou des propriétaires de quincaillerie, alors que les bonnes pratiques en Public Procurement recommandent que l’on redouble de vigilance en période de crise, afin d’éviter les profiteurs qui profitent précisément de la crise, pour s’en mettre plein les poches.
Ceux qui ont défilé, samedi, en ont marre de ces pratiques politiciennes, qui oscillent entre démagogie et népotisme avec une forte odeur d’affairisme. C’est ce sentiment d’injustice sociale qui soulève le mécontentement du peuple. Pour avoir répandu sa science du phénomène Katori, Somduth Dulthumun va présider aux destinées de nos musées alors qu’il y a tant de jeunes diplômés, passionnés, modernes, qui peuvent faire nettement mieux que ce pyromane des journaux libres. Pravind Jugnauth devrait réaliser que le peuple se construit ou se déconstruit autour d’un idéal politique. Il s’articule autour de ce qui l’unit. Dans une République, cela ne peut être ni l’ethnie, ni la simple appartenance écrite au parti politique ou à l’une ou l’autre dynastie qui importe. C’est pour cela que le mouvement qui a pris naissance ce samedi, sans les partis politiques traditionnels, est bien parti pour gagner en puissance, surtout si les scandales continuent, et restent impunis, et surtout si le gouvernement tente des diversions, et abuse de la propagande, ou de l’appareil d’État…
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Pourquoi cet amendement au Code pénal afin de menacer jusqu’à dix ans de prison ceux qui dénaturent et donnent des informations erronées concernant la souveraineté de Maurice ? Pourquoi cet empressement out of the blue ? Quelqu’un, quelque part, aura-t-il essayé de contester la souveraineté mauricienne sur une quelconque partie de notre territoire ? En revanche, il se pourrait bien que quelqu’un s’interroge sur le sort d’Agalega et l’arrangement secret avec l’Inde, n’est-ce pas ? Si c’est la raison véritable de cet amendement (qui a pris tout le monde de court), alors le pouvoir actuel ne veut rien laisser au hasard… et veut protéger, surtout, ses arrières.
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