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Un «tout est sous contrôle» synonyme de son contraire

12 août 2020, 07:55

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Un «tout est sous contrôle» synonyme de son contraire

«Un protocole a été mis en place…» «Tout est sous contrôle.» Il semble qu’on ait déjà entendu ces phrases. Oui, c’est bien le cas. Les ministres du gouvernement les avaient lâchées, avec un air moqueur, en février, au moment où les députés de l’opposition les alertaient sur les risques de propagation du Covid-19 sur notre sol. Les malheureux évènements qui suivirent nous montraient qu’ils ne contrôlaient finalement rien. Que leur protocole était nul. Le Covid-19 fit son apparition, nous contraignant à plus de deux mois de confinement, mais plus important, prenait la vie de dix de nos concitoyens. 

Là encore, plus de dix jours durant, face aux inquiétudes des pêcheurs de la région de Mahébourg et des écologistes sur les dangers que représente l’échouement du «Wakashio» à moins d’un kilomètre de nos côtes, la réponse des autorités gouvernementales était «tout est sous contrôle». Jusqu’au moment… où il ne le fut plus. Jeudi dernier, du fioul s’est échappé d’un des réservoirs du vraquier pour se mélanger aux eaux d’une bonne partie du lagon du Sud-Est. L’horrible s’est effectivement produit. Et, le pire, avec plusieurs fissures décelées dans la coque du bateau, est peut-être à venir. Ramano, son collègue Maudhoo et, avec eux, tous ceux qui avaient la charge de gérer ce dossier, se sont plantés. Ils se sont lamentablement plantés. 

Mais on est à Maurice. Avec le MSM au gouvernement. Donc, pas étonnant que les deux ministres cités trouvent quand même grâce aux yeux de Pravind Jugnauth qui «pa pran kont bann komik» qui demandent leur démission. Pour lui, ses ministres ont parfaitement assuré. Tout juste incroyable ! L’attitude, teintée d’arrogance, de Pravind Jugnauth, est plus dangereuse que ridicule. Car, si on connaissait ses déficiences en matière de leadership, cette fois-ci, on se pose des questions sur son sens du rationnel, lequel remet, par ricochet, en cause, sa capacité à diriger le pays. 

Au Liban, après l’explosion meurtrière survenue au port de Beyrouth la semaine dernière et suivant les affrontements mettant aux prises les citoyens et les forces de l’ordre, tous les ministres ont démissionné dont celui de l’Environnement et celle de l’Information. Cette dernière, Manal Abdel Samad, a eu ces mots : «Je m’excuse auprès des Libanais, nous n’avons pas pu répondre à leurs attentes.» Verrons-nous, un beau jour, une telle humilité de la part de nos politiciens ? J’espère mais je n’y crois pas… comme dirait Nishal. 

Le désastre provoqué par le Wakashio a engendré un merveilleux élan de solidarité chez les Mauriciens, sur une initiative de Rezistans ek Al-ternativ. Main dans la main, on s’active pour sauver notre lagon. Un acte patriotique, écologiste, humaniste à saluer. Ansam tou possib. Montrons au MSM de Pravind Jugnauth le sens véritable de cette expression.