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Printemps mauricien ?
Jusqu’ici la police, sur ordre du régime Jugnauth qui a amendé l’article 46 de l’«ICT Act», interpellait allègrement les citoyens qui «emmerdaient» le Premier ministre et les membres du gouvernement sur les réseaux sociaux. Mais les citoyens ont fini par réaliser que leur liberté d’expression, droit naturel et constitutionnel, était de plus en plus menacée par ce régime aux dérives totalitaires. Réveillés, voire révoltés, par l’échouage du «Wakashio» et des dauphins, ils ont choisi de se rebeller pacifiquement. Et hier, au moins… 75 000 citoyens, munis de pancartes les unes plus satiriques que les autres envers le pouvoir, ont défilé, quadricolore en main, dans une rare communion patriotique. À vous couper le souffle.
De mémoire de journaliste, la qualité de la foule réunie hier à Port-Louis dépasse l’imaginaire citoyen. Les nostalgiques de 1975 et 1982 ont eux-mêmes été surpris par cette foule des grands jours. A-t-on participé au printemps mauricien ? Ou est-ce encore trop tôt pour en parler ? Quoi qu’il en soit, on a entamé un nouveau chapitre de notre histoire commune hier…
Dès lors, que fait-on de cette masse de citoyens, réunie à Maurice et à travers le monde, qui n’est plus silencieuse, et qui a compris qu’elle est plus nombreuse, bigarrée et amoureuse du quadricolore que les 37 % qui ont élu les 42 membres du gouvernement Jugnauth ? Comment ce gouvernement, déjà fragile, va-t-il faire face à un nombre aussi impressionnant de Mauriciens qui réclament, ni plus ni moins, sa démission pure et simple pour son incompétence, son irresponsabilité, son immobilisme et son népotisme flagrants ? Au Parlement, Pravind Jugnauth peut compter sur son loudspeaker, mais dans la rue, les haut-parleurs citoyens ne vont plus se taire. Bruneau Laurette entend bien investir maintenant la circonscription numéro 8. De quoi agiter le bocal mauricien, en attendant que les pétitions électorales soient entendues par la Cour suprême…
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