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Les racines du mal
Pour ceux qui ont du mal à comprendre les racines du mal-être dans lequel se trouvent notre société, nos sociétés dites modernes aux heures actuelles :
Depuis la fin des “trente glorieuses”, les plus conservateurs (certains se disent républicains mais au fond ils sont pour une démocratie à deux, voire trois vitesses et confondent les droits humains avec le communisme) n’ont qu’une idée en tête : lutter contre l’égalité des genres (femme-homme) des sexes, des orientations sexuelles, des “races” ou cultures, des classes et faire semblant du contraire.
Au plus profond d’eux, la simple idée d’égalité les perturbe, les effraie, les terrorise, leur donne des boutons, lorsqu’elle ne provoque pas leur mépris et ils cachent cette terreur de voir des femmes noires leur donner des ordres, des “tantouzes” les dominer ou les égaler, des manants devenir riches, des noirs être érudits, des paysans gérer la Terre et produire librement. Ils estiment qu’il est naturel d’y avoir une élite, la leur bien sûr, et des suiveurs. Ils ne remettent pas en cause un système dont ils édictent les lois et les peines. Accepter quelques exceptions, quelques amis de couleur, quelques neveux socialistes, les rassure et leur permet de prétendre avoir l’esprit ouvert.
Ils jouent à être pour la démocratie, mais celle-ci les terrifie et les dérange au plus haut point. Ils n’aiment que les démocraties qui servent leurs intérêts, pas celle des autres.
Alors certes, quelques individus franchissent les mailles du filet et deviennent l’un des leurs, l’unes des leurs, mais il s’agit de quelques milliers par an sur des milliards. Leur système reste hermétique à 99%. Les plafonds sociaux sont à peine effleurés par quelque footballeur ou diva, voire rappeur, qui laissent croire aux naïfs que nous sommes que tout le monde peut y arriver: ils sont 0,00001% à franchir quelques paliers.
Mais notre bonne société de classe moyenne est au bord de l’explosion. Les couches sociales n’ont jamais été aussi peu perméables depuis la fin du siècle dernier.
En ce moment, nous vivons la pire caricature depuis le Moyen-âge avec les Trumpistes, pour lesquels tout démocrate est un terroriste, tout opposant un révolutionnaire, tout libre penseur, un ennemi. Pour eux, le racisme, l’inégalité, est un bon système
. Le grand capital se régale actuellement de la situation : les quelques milliers de familles ultra riches ont les poches qui explosent et leur distance dépasse tout cynisme : ils ont atteint le degré d’inhumanité que décrivaient les grecs dans leurs tragédies et qu’ils appelaient “l’envers de l’humain”. Ils prennent des décisions qui peuvent envoyer des peuples entiers en famine ou en guerre civile lorsqu’elles s’accordent à des logarithmes conçus par ces peuples même dans leurs bureaux externalisés du tiers monde qui leur évite les impôts.
On en est là. A imposer des graines labellisées “mondial” pour planter des choux, à regarder les fermiers crever de faim.
Nos petits dictateurs en herbe, insulaires ou pas, veulent en être et goûter à ce délice de la domination et de l’appartenance à la race des sombres “seigneurs”, celle de l’inquisition, celle des impérialismes et des vastes colonies marchandes d’ébène.
Notre société retourne à ces “merveilleuses” épopées où le pauvre, la femme, le Noir, ne valaient souvent pas plus qu’une bouteille de mauvais vin, une boite de cirage.
Les bulletins de vote finissent par ne plus avoir aucune valeur car les lois électorales, les découpages, les marketings électoraux, les financements des partis, les promesses forcées, les manipulations, faussent, quand elles ne trichent pas, la réalité des scrutins, la réalité du peuple, la vérité.
Il n’existe plus aucune vérité en politique. Les médias, surtout télévisés, y compris dans les pays dits libres, nous montrent une civilisation inexacte, une image de nous-même façonnée, au fil des idées qui vendent, des tendances du marché, de l’image de marque des pays, mais surtout, des intérêts des industries mondialisées. Nous avons perdu face aux Sophistes, aux bonimenteurs de droite et de gauche...
Le politiquement et le socialement, l’intellectuellement correct ont fini de condamner les francs tireurs et les libre penseurs, les “guerres” religieuses nous ont sclérosé la pensée. Même nos débats publics en deviennent fictifs, édulcorés. On s’indigne à blanc.
Nous, les 50% de la population mondiale, n’avons jamais été aussi vulnérables, aussi méprisés et nous rejoignons lentement ces hordes de milliards de pauvres qui pourtant ne méritent pas leur sort, car il n’existe pas de classe ou de “race” paresseuse, inférieure, mais une seule race humaine, une seule humanité.
Le reste est un mensonge qui alimente racisme, ségrégation, népotisme, dictatures et capitalisme pur, celui qui va droit dans le mur en créant la pauvreté pour générer des richesses. La pauvreté ne peut être une fatalité que si la richesse l’est aussi.
Notre joli monde marchand, pourtant déjà emprunt d’injustices encore “humaines”, s’est métamorphosé sous nos yeux en à peine 60 ans en un spectacle totalement impitoyable où la notion de profit est devenue désuète face à la complexité des pouvoirs d’aujourd’hui, qui trônent non plus seulement sur les banques, mais sur une globalisation imprégnante : médias, san- té, eau, énergie, politique, finance, éducation...
Ces pouvoirs s’attaquent désormais à notre âme et à notre conscience et nous votons pour les représentants de ces systèmes, les “collabos” de ce monstre qu’est devenu le système capitaliste du 21ème siècle.
Nous assistons impuissants à des misères sans nom dans les pays pauvres dès qu’un virus presque anodin s’installe dans nos sociétés que nous pensions modernes. Nous sommes les suivants et nombre d’entre nous seront sacrifiés, non pas par la médecine, mais par l’économie.
Que pouvons-nous faire ? Nous unir, contrer, pacifier ce monde en étant d’accord, en acceptant l’autre, tous les autres, et en montrant que les millards que nous sommes portons en chacun de nous la valeur de tous ces individus de pouvoir qui ne vivent plus dans notre monde depuis bien longtemps. Ne nous rendons pas complices. Aidons, un peu, quand nous pouvons, exigeons, protestons, comprenons, ce qu’est la vie des autres. Commençons par là...On verra bien si ce mouvement lent et gratuit, sans arrière pensée, peut monter en puissance et générer une contre-puissance inarrêtable.
L’utopie n’a un sens que lorsqu’elle enterre son contraire.
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