Publicité
5 conseils gratuits au PM
Il y a un avant-29 août et un après-29 août. Après la marche pacifique de samedi, qui a frappé les esprits ici comme ailleurs, Pravind Jugnauth ne peut plus faire semblant qu’il n’est au courant de rien. Il ne peut plus ignorer que plus de 75 000 personnes ont réclamé, à cor et à cri, sa démission ainsi que celle de ses conseillers, petits mignons, et gouvernement grassement payés par nos roupies de contribuables.
Même s’il ne nous aime pas particulièrement, il est de notre devoir, envers le pays, et pas nécessairement envers lui, de lui suggérer qu’il se doit de ne plus écouter ceux qui l’entourent et qui tendent à le flatter matin, midi et soir. Le fait indiscutable : la rue et la diaspora n’approuvent pas son style timoré, sa gestion hasardeuse du pays et la série de scandales qui s’accumulent. Quelques suggestions :
1) Le pardon. Aujourd’hui Pravind Jugnauth doit pouvoir mettre son orgueil de côté. Il lui suffit de dire «pardon» au peuple d’avoir réagi tardivement à l’échouement de MV Wakashio et ses conséquences criminelles et irréversibles sur la faune et la flore marines. Les jeunes apprécieront particulièrement un pardon, digne et sincère, aux dauphins et marsouins. «Je vous ai entendus chers compatriotes et je vous ai compris.» Onze mots seulement… à prononcer, les yeux dans les yeux.
2) «Lakwizinn». Le Premier ministre doit aussi sans tarder révoquer son «kitchen cabinet» et ses conseillers. Ils ont réussi le tour de force, moins d’une année après les dernières législatives, de faire de lui l’homme le plus impopulaire, détesté et ridiculisé de Maurice et à travers le monde avec une diaspora et une presse internationale sans pitié pour lui. Entre Pinok et Pra-20, les blagues contre Pravind Jugnauth se déversent comme des hydrocarbures dans la mer. Effets néfastes et difficilement réversibles avant des décennies…
3) Le «Loudspeaker». Il faut se débarrasser sans tarder de Sooroojdev Phokeer, ancien Campaign Manager transformé en «Loudspeaker ». À travers la ParliamentaryTV, à chaque fois que Phokeer élève la voix, Jugnauth chute dans l’opinion publique. Il faut trouver un arbitre indépendant pour redonner son éclat à l’Assemblée nationale. Il faut y faire voter des lois progressistes – dont la tant promise «Freedom of Information Act» – et modifier les lois scélérates, comme celle bridant la liberté d’expression sur les réseaux sociaux.
4) Le népotisme. Il faut mettre un stop aux nominations des proches du gouvernement ; par exemple suspendre la nomination du frère du ministre Hurdoyal ou du père de l’Attorney General. Il ne faut pas provoquer et balkaniser la population. Il faut pratiquer la méritocratie et donner libre cours à l’égalité des chances. Il ne faut plus se réfugier derrière les socioculturels et la propagande abjecte de la MBC, ou la partialité manifeste de l’ICAC…
5) Donner leur indépendance aux institutions. Pravind Jugnauth doit enfin mûrir et commencer par agir comme un PM digne de ce nom. Il doit arrêter de dire «mo pa koné ». Il doit laisser travailler la police et demander aux partisans de ne pas tenter d’influencer les décisions du judiciaire – comme on l’a récemment vu à Mahébourg dans le sillage de la comparution de Kavy Ramano et Sudheer Maudhoo. Il doit aussi rester loin des coffres de la Banque de Maurice.
Ces cinq conseils – à appliquer sans tarder – ont pour toile de fond une situation politique qui ne joue pas en faveur de Pravind Jugnauth. En fait, ce dernier a deux choix : ignorer ou écouter la rue. Opter pour le déni va pousser le mouvement populaire à prendre des actions drastiques afin que le gouvernement fléchisse. Dans ce cas, cela risque de faire encore plus de tort au pays, dont l’image médiatique écornée ne peut être attribuée à l’express uniquement, mais aux principaux titres de la presse mondiale.
Enfin, un ami me faisait la remarque que je suis bien trop généreux envers le régime quand j’évoque les 37 % de suffrages et les 42 sièges obtenus. En fait, selon lui, Pravind Jugnauth et son équipe de ramassis (dont Ganoo, Ramano et Obeegadoo) n’ont eu que le soutien de seulement 27 % des électeurs inscrits (contre 37 % des suffrages exprimés).
«With 27% of the electorate obtained on false promises except for old age pension, they deprived the nation of basic freedoms guaranteed by the Constitution and took advantage of Covid to enrich themselves and turn Mauritius into a dictatorship (...) Unfortunately, this can happen again and again with our electoral system and Constitution. This is the time to get them changed to safeguard against temptation of any PM to install a dictatorship…»
À bon entendeur…
Publicité
Les plus récents