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Le PM et le Speaker bien en selle jusqu’en 2024

14 novembre 2020, 09:18

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A moins que des parlementaires du MSM et des alliés croupions comme Alan Ganoo et Kavy Ramano ne décident de soutenir Leela Devi Dookun Luchoomun ou Nando Bodha pour renverser un Pravind Kumar Jugnauth (PKJ) largement compromis comme Leader of the House, ce dernier restera au pouvoir jusqu’aux  prochaines élections de 2024. 

Y-a-t-il une possibilité qu’il soit renversé à l’intérieur même du MSM ? Si tel est le cas, le nouveau leader du parti soleil devrait être en possibilité de prouver au Président qu’il (ou elle plus certainement) est à ‘command a majority in the House’ mais encore qu’il devrait se préparer à affronter une motion de blâme de la part des irréductibles jugnautistes. Evidemment, l’opposition soutiendrait ce nouveau gouvernement pour des raisons évidemment tactiques, question de se débarrasser de l’adversaire principal quitte à faire une fine bouche par la suite des rebelles. 

Mais avec la puissance de feu financière dont dispose la famille Jugnauth, les rebelles ne feraient pas long feu et bien vite LaKwizinn reprendrait contrôle de la situation. Et une fois PKJ revenu sur le trône,  il pourrait théoriquement remporter les élections de 2024 et rester au pouvoir jusqu’en 2029. 

Faute de rébellion interne au MSM, les différentes pétitions électorales  logées par des membres de l’opposition seront-elles entendues assez vite pour que les juges reconnaissent que les règles T-Square, les computer rooms, les bourrages des urnes et la manipulation des listes électorales et autres manœuvres indo-israéliennes se sont vraiment produites ? Encore une fois, avec les delaying tactics et la procédure en appel, n serait déjà arrivé au Nomination Day de 2024 avec les pétitions.

En 2020 et pour les années à venir,  il n’existerait  aucun autre moyen de déloger PKJ de son fauteuil.  Ne comptez pas sur la police pour faire poursuive PKJ pour quelque délit et le faire condamner. Et encore sur l’ICAC. Et si jamais il y a des poursuites, sur la base des nombreuses delaying tactics facilement praticables dans le système mauricien, le procès même prendrait bien des années avant d’être entendu. On serait déjà en 2024.

Et si jamais par quelque miracle, la poursuite obtienne une condamnation avant  2024, avant que la procédure d’appel à Maurice ne soit complétée et l’affaire entendue devant le Conseil  privé de la Reine, on serait déjà arrivé en 2027. Et qui sait ? Sur la base de l’efficacité de la communication politique du MSM au niveau des circonscriptions 4 à 14, un Pravind Jugnauth superbement requinqué pourrait bien remporter les élections générales de 2029. Déjà, la stratégie à long terme du MSM est clairement définie. Ce n’est pas par le fait du hasard qu’une députée éminemment ‘jati’ se soit attaquée à Joanna Bérenger en essayant cyniquement de l’associer au Grand Capital. Les attaques à peine voilées du Premier ministre lui-même et des ministres dont le Grand argentier contre le secteur privé traditionnel et les hôteliers sont révélatrices d’une campagne que le MSM pourrait mener à succès même jusqu’à la campagne électorale de 2024. Car les principales cibles visées seront toujours là car elles ne sont pas des oiseaux de passage qui se sauveront sur un rafiot à la moindre bourrasque. 

Quant au Speaker, il n’existe aucun moyen pour que l’Opposition ne parvienne à surmonter la barrière métallique que Sooroojdev Phokeer a mise en place pour protéger le Premier ministre et d’autres ministres. Il se met même en situation de démontrer que si ses propos comme Speaker ne sont pas bien compris, il pourrait même s’imposer physiquement sur les récalcitrants de l’Opposition. Il a ainsi réussi à knock-out le terrible Rajesh Bhagwan jadis qualifié de bulldozer. 

Au vu des traditions judicaires du pays, il faudrait être un naïf- brain-damaged de surcroît- pour croire qu’un jour une cour de justice à Maurice prendrait position sur le comportement de Phokeer. Et si jamais, Phokeer, sur la base du type des gens qu’il fréquentait comme ambassadeur  en Egypte et aux Etats-Unis se retrouve incapacitated de pouvoir fonctionner comme Speaker, son successeur ne devrait pas être nécessairement un diplômé de Harvard ou de la London School of Economics pour être efficace au Parlement. Il doit tout simplement être en mesure de dire ‘out of order’, ‘I order you out’ , ‘I suspend you’ ou encore ‘I name you’.  Si le courage lui manquerait, il devrait tout simplement démolir ‘une chopine-six’ comme l’autre avant le commencement des travaux parlementaires à 11h30 le mardi.