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Welcome to Mauritus, also Zimbabwe-sur-Mer
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Welcome to Mauritus, also Zimbabwe-sur-Mer
Le nom anglais de l’ancienne Île de France, c’est Mauritius. Mais suivant un slogan sur le thème ‘Sus’ conçu par une agence gouvernementale, voilà que le message dans une forme légèrement modifiée est vendu à coups de centaines de millions aux fans de Liverpool et aux équipes s’opposant aux dieux d’Anfield Road. En effet, au coût de Rs 381 millions, notre pays est promu en Grande-Bretagne comme Mauritus, rejoignant le fameux Sus compris par le peuple admirable de Maurice comme un message à connotation sexuelle.
Le message Mauritus comme affiché à Anfield Road appelle les intéressés à consulter un site web sur ce pays appelé Mauritus. Évidemment, on n’ira ailleurs qu’à l’office du tourisme mauricien avec une telle invitation. Autant de millions de roupies dépensées inutilement au frais des contribuables et des consommateurs s’acquittant de leur TVA. Mais il y a quand même des gagnants. À commencer par les patrons de Liverpool qui perçoivent une recette de la part de Maurice même si le stade est quasi-vide, n’accueillant que des irréductibles hooligans qui ne peuvent s’offrir un billet d’avion sur Maurice. Il y a aussi d’autres décideurs qui auront logiquement bénéficié par un jeu qui est d’usage dans les républiques bananières, sans oublier notre Zimbabwe-sur-Mer. Donc Liverpool n’a pas touché la totalité des Rs 381 millions. Il faut compter avec les commissions perçues à plusieurs niveaux comme dans le cas des commandes genre Pack & Blister dans le sillage des achats Covid-19 qualifiés d’urgents. Île exceptionnelle, vraiment. On a pendant des siècles joué sur les attraits supposément fabuleux de Maurice, ce qui a d’ailleurs valu à l’île les railleries proverbiales de Mark Twain. Dans leur sublime béatitude d’être des gens admirables, les Mauriciens ont cru que Mark Twain nous adressait des compliments et non pas des sarcasmes. Une phrase de lui est devenue comme une révélation de Dieu véhiculée par un prophète.
Des événements extraordinaires que seule l’île paradisiaque de Maurice pourrait produire se sont succédé dans le courant de 2020. N’est-ce pas extraordinaire cet exploit d’un homme qui s’est pendu alors que ces pieds et ses mains sont sectionnés ? Il s’agit là d’un record mondial à moins que la police scientifique ne vienne expliquer que l’homme ait été attaqué après sa pendaison. Cet événement se produit en même temps que la mort d’une jeune fonctionnaire, Sarah Boitieux, du Prime Minister’s Office, qui s’est pendue à partir d’un crochet de son armoire. Toujours dans la même mouvance, on retrouve le cadavre d’un autre fonctionnaire, Pravin Kanakiah, qui était impliqué dans les achats d’équipements par le gouvernement et qui a laissé sa voiture dans son aire de stationnement à Réduit mais qui a été retrouvé noyé à La Roche-qui-Pleure près de Souillac. Aimaitil sa voiture davantage que sa propre vie car le risque existait que son ‘transport’ ne soit volé après son suicide. Cela ressemble étrangement à l’ultime démarche d’un archevêque anglais qui allait être décapité sur ordre du roi Henry VIII. L’ecclésiastique prit la peine de bien protéger sa barbe pour que le coup du bourreau sur son cou n’endommage son extension.
Ces deux pendaisons de fonctionnaires qui possiblement étaient bien au courant de certaines choses viennent compléter la série avec la mort du constable Arvind Hurreechurn le 31 octobre 2016. Fait exceptionnel : ce constable s’était pendu sous un lavabo dans sa cellule. La coïncidence a voulu que les caméras de surveillance ne fonctionnent cette nuit-là. Ce policier connaissait apparemment bien des faits sur le trafic de drogue, notamment un cas de saisie de stupéfiants valant Rs 35 millions.
Toujours des faits étranges, l’avocat Hervé Lassémillante, le Deputy Chairman de la National Preventive Mechanism Division de la National Human Rights Commission, avait qualifié de ‘suspecte’ la mort du constable Hurreechurn. Homme robuste et apparemment en bonne santé, ce grand fighter est lui aussi décédé suivant des ‘complications’ et cela à l’âge de 69 ans en juillet 2020.
Faits étranges, miracles, les Mauriciens n’ont encore rien vu. Par exemple, comment expliquer qu’on a prévu un budget de Rs 19 milliards pour les caméras de Safe City alors que dans des moments cruciaux le système ne fonctionne pas ou les images ont été effacées ? Un responsable est même venu affirmer qu’un terroriste international pourrait bien opérer à Maurice sans être détecté par les caméras de Safe City. On avait pourtant mentionné des termes du genre ‘ultra-sophistiqué’ et ‘state of the art’ pour vanter le système coûtant Rs 19 milliards.
Mais on vit aussi un autre miracle et cela a été mis en évidence après que Top FM a été frappé d’une interdiction d’émettre pendant trois jours, décision vite renversée par la Cour suprême. Arrêt du régulateur mauricien, l’Independent Broadcasting Authority, dont le chairman est un taxi-driver. Le board dirigé par le taximan n’avait pas aimé que quelqu’un critique le Premier ministre Modi à Top FM. Imaginez une situation où une chaîne commerciale britannique est interdite de diffusion en décembre 2020 parce que quelqu’un avait osé blâmer le président Donald Trump en février 2020. Qui plus est, le chairman du board du régulateur britannique qui a pris la décision de bâillonner cet opérateur n’est qu’un taxi-driver qui accueille à coups d’exclamations et d’obscénités en cockney londonien, avec emphase sur guv’nor, ses clients tout excités à l’idée de visiter Soho.
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