Publicité

Feux d’artifice de janvier 2021: Pétitions électorales, Betamax...

26 décembre 2020, 07:00

Par

Partager cet article

Facebook X WhatsApp

lexpress.mu | Toute l'actualité de l'île Maurice en temps réel.

Une fois les pétarades du Nouvel an finies et les toutous terrorisés rentrés à la maison familiale, le pays devrait se préparer à assister à d’ardents feux d’artifice dans le ciel politique en janvier 2021. 

Car dès janvier, les différentes pétitions réclamant l’invalidation des résultats des dernières élections générales seront entendues. Dès janvier aussi, l’enquête judiciaire sur la mort de Soopramanien Kistnen – c’est maintenant scientifiquement établi qu’il a été drogué à la péthidine et tué par la suite – reprendra. On assistera aussi à la continuation de la private prosecution intentée par Sakuntala Kistnen au ministre Yogida Sawmynaden. Aussi en janvier, le procès de Betamax contre le gouvernement sera entendu devant le Conseil privé de la Reine à Londres. Par ailleurs, en janvier aussi, la question du vaccin anti-Covid deviendra plus pressante alors que sur le plan économique, le pays se réveillera brutalement face aux réalités suivant les fêtes.

Le leader du MSM est très confiant de pouvoir faire rejeter les pétitions électorales qui seront entendues devant la Cour suprême… 14 mois après les dernières élections générales. En effet, prenant la parole à St-Pierre le dimanche 20 décembre, lors d’une cérémonie marquant les 100 ans de l’implantation du mouvement Arya Samaj à Maurice, Pravind Jugnauth a donné une indication claire et nette sur son optimisme total quant à la possibilité que ces pétitions n’aboutissent pas. Il serait aussi utile d’interpréter deux phrases qu’il a prononcées à St-Pierre sur ces pétitions électorales. La première : «Mo espere zot pas twit.» Et tout de suite après : «Ena enn ki twit.» Que comprend-il par la formule «twit» ? Puisqu’il évoque un cas où «enn ki twit» – c’est-à-dire quelqu’un a abandonné sa pétition – entend-il dire que certains n’iront pas de l’avant avec leur action légale contre les élus du gouvernement ? 

À en juger par l’efficacité opérationnelle de LaKwizinn, il ne faudrait pas exclure des événements déterminants lors des pétitions. LaKwizinn avait d’ailleurs démontré de quoi elle est capable, lors du procès MedPoint devant le Privy Council, quand l’ICAC avait pris la décision de ne pas soutenir l’action contre Pravind Jugnauth. Et pour démontrer que ces gens-là n’ont pas froid aux yeux, le directeur-général de l’ICAC avait tenu à assister en personne au procès, bravant la pluie avec un journal.

Ceux qui aiment parier sur tout chez les bookmakers auront intérêt à ne pas tout miser sur une défaite de Pravind Jugnauth quand les pétitions seront entendues devant la Cour suprême. LaKwizinn a apparemment une explication à tous les contentieux, sur les règles T-Square comme les computer rooms. Il serait aussi intéressant de savoir pourquoi des computer rooms ont été utilisées lors des élections générales et non pas pour les villageoises. Le pouvoir aurait aussi préparé des explications plus que plausibles sur la partication des ouvriers bangladeshis lors des élections à Maurice.

Une fois les pétitions électorales rejetées, Pravind Jugnauth se retrouvera bien en selle jusqu’en 2024 car toute contestation devant le Privy Council du jugement de la Cour suprême serait difficilement entendue avant les élections générales de 2024.

Fort d’une victoire au chapitre pétitions électorales, Pravind Jugnauth pourrait braver sans problèmes les retombées des affaires Kistnen et Sawmynaden par la suite. Pour n’importe quel leader politique, les lieutenants sont loin d’être des éléments indispensables. On a vu comment Pravind Jugnauth s’est débarrassé des Raj Dayal, Etienne Sinatambou, Anil Gayan et même Ivan Collendavelloo. Si Sawmynaden devient trop encombrant, il n’y a rien de plus facile que de s’en débarrasser et nommer un Attorney General du même profil afin de ne pas déséquilibrer le quota de communalisme scientifique.

Un autre grand procès qui attend le gouvernement en janvier 2021 concerne la réclamation par Betamax de dommages équivalant à quelque Rs 5,3 milliards en sus des frais légaux encourus en cour à Maurice comme à Londres. Cette réclamation se répartit comme suit : Rs 4,8 milliards comme dommages et manque à gagner, Rs 552 millions comme intérêt de Rs 400 000 par jour et cela jusqu’à décembre 2020. 

Toujours en raison de l’efficience foudroyante de LaKwizinn, aucun scénario n’est à exclure à Londres lors du procès de Betamax. Mais même si le gouvernement perd, so what? Si on est capable de se payer des ventilators de Pack & Blister qui ne marchent pas, une somme de Rs 5 milliards ne fera pas couler le gouvernement.

Par ailleurs, janvier 2021 s’annonce palpitant pour ceux qui se spécialisent dans la chasse aux contrats. Car le gouvernement devrait assez vite – à moins que tout ne soit décidé par l’étrangère Catherine Gaud – choisir son vaccin de Covid. Il est encore tôt pour déterminer comment le jeu des commissions va marcher mais le principe-clé, c’est d’éviter autant que possible les pays où la bonne gouvernance est trop prononcée mais opter pour des fournisseurs qui sont plus flexibles et qui comprennent que business, c’est business à la manière du Tiers monde.