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Pourquoi pas un porte-avions battant pavillon mauricien?

2 janvier 2021, 14:15

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Il ne reste plus pour ce pays que d’acquérir son premier porte-avions. C’est dans la logique des impressionnantes et spectaculaires victoires diplomatiques remportées par notre pays au niveau des Nations unies et de la Cour internationale de Justice afin de recouvrer notre souveraineté sur les Chagos.

En ce début d’année, on aime bien adopter des ‘résolutions’ sur comment améliorer son sort et celui de sa famille. Il va sans dire que les dirigeants du pays, des patriotes qui pensent plutôt au progrès de la nation qu’à celui de leur propre famille, s’œuvrent actuellement à concevoir des projets grandioses pour le pays alors que le commun des citoyens essaie désespérément de se relever de sa gueule de bois.

Le parti au pouvoir, le MSM, qui est toujours en avance sur la conception des projets, les uns plus remarquables que les autres, est sûrement engagé dans un exercice d’intense brainstorming à plusieurs niveaux pour se fixer sur les projets les plus porteurs. Tout en générant autant de ‘business’ que possible, chaque projet devrait aussi servir comme matériel de propagande auprès de l’électorat. On a ici l’exemple du projet Metro Express.

Ce qui s’avère aussi important pour le parti au pouvoir, les projets devraient surtout influer sur les élections générales de 2024. Il faudrait surtout épater l’électorat. Comme le MSM l’avait fait avec le Metro Express. Le ministre pilotant le projet, Nando Bodha, ne manquait-il pas de dire dans les circonscriptions rurales que le ‘rail gari’ (train en hindi/bhojpuri) allait venir dans tous les villages?

Après ce ‘rail gari’ qui était après tout un projet travailliste, il manque au MSM une immense réalisation qui ferait du pipi de chat tout ce qui a été conçu jusqu’ici. C’est dans cette logique que le porte-avions battant pavillon mauricien constituerait un winner sans conteste aux élections de 2024.

Puisque la construction d’un porte-avions prend au moins quatre à cinq ans, nos dirigeants devraient agir très vite, en janvier 2021 même. Il faudrait placer la commande le plus vite possible et demander ensuite au constructeur de tout accélérer pour que la livraison soit faite dans les trois ans. Car il faut que le bâtiment soit en rade à Port-Louis avant 2024 pour que le gouvernement organise le maximum de visites à bord, tout d’abord à l’intention des Senior Citizens, ensuite des habitants des villages et en dernier lieu des membres du public. Cela aura un impact déterminant sur les prochaines élections.

Maintenant le choix du constructeur. Evidemment, on lancera un tender international. Aucun soumissionnaire ne serait en mesure de battre la Chine sur ce projet bien que les Indiens ne s’avoueraient pas vaincus aussi facilement. On a constaté que lorsqu’il s’agit de bénéficier de la générosité des autres, Maurice aime s’emparer de son bol de mendiant surtout vis-à-vis de l’Inde. Comme dans le cas de Metro Express. Mais quand il y a du business impliquant contracteurs et sous-contracteurs et le paiement de milliards à un fournisseur étranger, c’est la Chine qui est le choix automatique. Comme dans le cas de Safe City qui coûtera finalement autant que le tramway.

Une fois le porte-avions livré, le gouvernement pourrait faire monter sur sa plateforme supérieure tous les éléments de la force aérienne mauricienne constituée principalement d’avions légers des Druv et d’hélicoptères reçus comme dons de l’Inde. Un ATR en retraite embellirait le spectacle. Une telle mobilisation devrait donner à réfléchir aux États-Unis qui, en ce janvier 2021 même, sous la direction de Joe Biden, vont amorcer leur chute du statut de la première superpuissance au rang de puissance moyenne. Avec la reconnaissance implicite par Washington de la Chine comme le No 1. La force de frappe militaire des USA serait alors moins crainte qu’auparavant surtout que Maurice bénéficierait du soutien de facto de la première superpuissance Chine. Le porte-avions mauricien symbole même de la toute nouvelle puissance technologique de la Chine pourrait partir à la libération des territoires qui échappent encore à la souveraineté mauricienne. Le contraire du pugnace Donald Trump, Biden ne tarderait pas à brandir le drapeau blanc ou pour reprendre une savoureuse expression créole, ‘tire-caleçon’.

Un sujet bien délicat avec ce porte-avions: quel nom lui donner ? Pour amadouer les Indiens pas contents du tout de l’emprise de la Chine, pourquoi ne pas opter pour le nom d’un grand dirigeant indien? Le mahatma Gandhi lui-même ? Mais ce dernier est reconnu comme un apôtre de la non-violence. Pourquoi pas Subhas Chandra Bose, cet illustre Indien qui préconisa la lutte armée contre les Britanniques et forma même une brigade à cet effet ? On pourrait tout aussi bien honorer un grand lutteur mauricien qui est très bien vu des Indiens. Il s’agit du professeur Basdeo Bissoondoyal qui bénéficie déjà d’une immense statue sur le port grâce à Paul Bérenger. Du port au porte-avions, il n’y a qu’un pas que sir Anerood Jugnauth encouragerait à franchir. Car Basdeo Bissoondoyal a été son gourou politique. Et non pas Karl Marx comme pour les autres grands leaders du MMM d’antan.