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Paradigm shift from Mother India to China
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Paradigm shift from Mother India to China
Narendra Modi, grand vainqueur des élections en 2014, avait pris la décision historique pour un dirigeant indien, d’inviter le Premier ministre mauricien à sa prestation de serment. C’est ainsi que Navin Ramgoolam assista en 2014 à son installation comme dirigeant de la plus grande démocratie au monde.
Mais quelques mois après, Ramgoolam perdait le pouvoir et la coïncidence veut que dans les mois suivant l’installation du nouveau gouvernement à Maurice, l’Inde se mit à briser sciemment l’épine dorsale même du traité de non-double imposition entre les deux pays. Ce traité spécial faisait de Maurice le plus grand pourvoyeur d’investissements en Inde. Auparavant, Navin Ramgoolam et son ministre des Finances, Rama Sithanen, avaient systématiquement résisté à toute proposition indienne de modifier l’essence même de ce traité qui avait grandement aidé l’Inde à attirer des investissements étrangers.
À compter de 2015, on assista à l’érosion graduelle des acquis de Maurice en Inde de sorte que Singapour supplanta Maurice comme premier investisseur. Et en janvier 2021, Maurice est le quatrième investisseur loin derrière Singapour, USA et les îles Caïmans, territoire britannique.
Traité fiscal agonisant mais Metro Express bien vivant. Les Indiens avaient noté la ferme opposition de Pravind Jugnauth, dans les dernières semaines avant les élections générales de 2014, au projet de tramway initié par Navin Ramgoolam. Dans une lettre personnelle avec pas moins de 17 fautes d’anglais adressée au Premier ministre indien, Pravind Jugnauth lui avait demandé de ne pas aller de l’avant avec le projet. Les Indiens ont sans doute constaté avec surprise comment ce même Pravind Jugnauth a vite adopté le projet donnant même au tramway le statut de Metro Express. C’était comme si on transformait une Suzuki Maruti en Porsche Cayenne.
Mais les Indiens n’auront pas manqué de noter que si au niveau du gouvernement mauricien, on se faisait tout humble et tout sentimental sur Bharat Mata et toujours armé du bol du ‘mendiant’ pour solliciter la générosité de New Delhi, ce même mendiant devenait tout de suite big boss dans l’allocation de ce qui éventuellement deviendrait le gros contrat de l’histoire. Il s’agit du projet Safe City réalisé par l’énorme entreprise chinoise Huawei. Les histoires de caméras de Safe City comme mises au jour lors de l’enquête préliminaire Kistnen devant le tribunal de Moka ont lancé des interrogations sur ce qu’on a vraiment fait de l’argent des contribuables. Il n’y a eu rien de plus facile dans l’octroi de ce contrat de Rs 19 milliards par la compagnie privée MT dirigée par Sherry Singh avec l’argent du public à une entreprise chinoise.
Mais ce n’est pas tout dans les excellentes relations entre Maurice et la Chine. À compter du 1er janvier 2021, Maurice devient le premier pays africain à conclure un traité de libre commerce avec la Chine. Ce qui d’après le site Sputnik de l’Inde n’a pas fait que des heureux à New Delhi. *
Car l’Inde n’a pas réussi jusqu’ici à signer un tel accord avec Maurice. D’après Sputnik, de hauts responsables en Inde croient que le traité avec la Chine va accroître sa présence militaire dans les eaux territoriales de Maurice, marginalisant ainsi ce qu’on appelle Bharat Mata, la mère Inde.
Au fait, avec le traité de non-double imposition déjà largement compromis, l’Inde ne disposerait plus de grands moyens de rétorsion contre Maurice outre le refus d’envoi de troupes culturelles à Maurice. Or, c’est Maurice qui détient la carte maîtresse : Agalega. La petite île Maurice est maintenant assez forte pour sommer les Indiens à ‘get the hell out of Agalega’.
* https://sputniknews.com/ india/202101121081739297-definitelya-failure-china-mauritius-fta-a-strategicsetback-for-india-says-ex-navy-officer/
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